Pour…suite présidentielle?
Le Kenya demande au Conseil de sécurité de l’ONU que les accusations de la Cour Pénale Internationale (CPI) contre les 3 Kényans dans les violences post-électorales de 2007-2008, dont le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto, soient abandonnées.
Le représentant kényan à l’ONU affirme que ces procédures sont une menace pour la sécurité et la stabilité du pays. Le président Uhuru Kenyatta a été reçu avec tous les honneurs à Londres, il y a quelques jours, lors d’une conférence des donateurs sur la Somalie.
La Cour pénale est accusée de partialité et de manipuler différents acteurs, dans la lettre qui a été envoyée aux Nations unies. L’argument: le Kenya a adopté une Constitution qui implique une réforme de la justice, le pays peut donc trouver une solution localement.
La requête est adressée au Conseil de sécurité, qui peut suspendre les procédures pendant une année, mais ne peut pas contraindre la CPI à les abandonner, comme le souligne notamment l’avocat de William Ruto. Celui-ci affirme que cette lettre ne reflète pas la politique du gouvernement.
Depuis 3 ans, le Kenya multiplie les démarches pour mettre fin aux poursuites: une première lettre au Conseil de sécurité en février 2011, le mois suivant à la CPI, et un tour des pays africains pour rallier l’Union Africaine à sa cause, sans succès.
La procureure Fatou Bensouda a récemment affirmé que l’intimidation des témoins au Kenya avait atteint un niveau sans précédent, la contraignant à abandonner les poursuites contre Francis Muthaura, le co-accusé de Uhuru Kenyatta.
Récemment, une des juges a décidé de se retirer, mettant en cause les failles dans l’enquête de la procureure. Certains observateurs craignent qu’avec l’arrivée de Uhuru Kenyatta et William Ruto au pouvoir, le dossier d’accusation, qui repose principalement sur des témoins et non des preuves matérielles, soit de plus en plus fragile.