Ces pays anti CPI!… Aïe Aïe Haye!
L’Union Africaine (UA) réclame le transfert du dossier du président kenyan Uhuru Kenyatta, poursuivi par la Cour Pénale Internationale (CPI), pour son implication présumée dans les violences postélectorales de 2007, qui avaient fait plus de 1000 morts. L’UA estime que la justice kenyane est désormais capable de le prendre en charge.
A l’issue du sommet de l’Union Africaine, l’une des décisions les plus marquantes concerne le président kenyan Uhuru Kenyatta, poursuivi par la Cour pénale internationale, la CPI, pour son implication présumée dans les violences postélectorales de 2007, qui avaient fait plus de 1000 morts.
Lundi 27 mai, l’institution panafricaine a réclamé le transfert de ce dossier depuis la Haye, siège de la CPI, vers Nairobi, estimant que la justice kenyane était désormais capable de le prendre en charge. Cette réclamation traduit l’irritation de nombreux pays africains, face aux nombreuses procédures touchant le continent, même si la majorité des enquêtes ont été ouvertes à la demande des Etats concernés.
Président en exercice de l’UA, l’Ethiopien Hailemariam Desalegn a évoqué une chasse raciale pour qualifier le travail de la CPI, traduisant la fronde d’un continent qui a l’impression d’être le seul à être dans le collimateur. De fait, depuis 2003, une trentaine de personnes de 8 pays ont été poursuivies, voire condamnées, et toutes sont africaines.
Pour concrétiser leur aigreur, les chefs d’Etat ont donc demandé à ce qu’Uhuru Kenyatta ne soit pas jugé par la CPI, mais dans son pays, le Kenya. Seuls le Botswana, qui avait pris une part active à la rédaction du statut de Rome, et la Gambie, pays d’origine de la procureure générale de la CPI, ont émis des réserves à cette décision.
Uhuru Kenyatta doit être jugé à partir du 9 juillet à La Haye, soupçonné d’avoir participé à l’organisation des violences postélectorales de 2007. Mais depuis, il a été élu président, s’alliant même avec William Ruto, qui n’appartenait pourtant pas au même camp à l’époque, et qui est lui aussi poursuivi.
Selon l’UA, la justice kenyane a été suffisamment réformée, et elle serait donc désormais capable de prendre en charge ces procès. Et même si elle affirme sa volonté de lutter contre l’impunité, elle explique aussi qu’il est nécessaire de respecter la volonté du peuple qui a finalement choisi Kenyatta par la voie des urnes.