Leurrant Laurent?
L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, comparaîtra devant la Cour pénale internationale (CPI) pour faire face à quatre chefs d’accusations pour crimes contre l’humanité découlant de son rôle présumé dans les violences post-électorales entre 2010 et 2011.
L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, comparaîtra devant la Cour pénale internationale (CPI) pour faire face à quatre chefs d’accusations pour crimes contre l’humanité découlant de son rôle présumé dans les violences post-électorales entre 2010 et 2011. Les violences fratricides et sanglantes avaient éclaté en Côte d’Ivoire à la suite de disputes entre la mouvance présidentielle de l’époque qu’il dirigeait et le camp de l’actuel président en exercice, Alassane Dramane Ouattara. Perdant du scrutin, Laurent Gbagbo avait refusé de quitter de pouvoir. Il en était résulté des combats entre leurs partisans, qui se sont soldés par la mort de quelque 3000 personnes et à plus d’un million de déplacés. Arrêté en 2011 et détenu depuis lors à La Haye aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo maintient jusqu’à ce jour son innocence dans cette affaire.
Outre son pays, la Côte d’Ivoire, la CPI a ouvert des enquêtes dans huit pays africains depuis son entrée en fonction en 2003. Il s’agit notamment du Kenya dont le président Uhuru Kenyatta a été le premier chef d’État en exercice à se présenter devant les juges de la CPI le 8 octobre, de la Libye, du Soudan, de la RD-Congo, de la Centrafrique, de l’Ouganda et du Mali. Ce qui vaut des critiques à la cour, notamment de la part de l’Union africaine qui l’accuse de mener « une sorte de chasse raciale ».
Les poursuites de la CPI qui font couler beaucoup d’encre concerne, entre autres, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, son épouse Simone et le Leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, tous soupçonnés de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales dans leur pays entre décembre 2010 et avril 2011 ; Seif al-Islam, fils de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi et l’ancien chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi pour crimes contre l’humanité, commis lors de la répression de la révolte de 2011, qui s’est transformée en guerre civile (15 fév-23 oct) ; les chefs de milices de la République démocratique du Congo, dont Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre qui sont jugés depuis novembre 2009 pour l’attaque d’un village en 2003. Notons aussi le Procès de Thomas Lubanga, accusé de crimes de guerre pour enrôlement d’enfants soldats en 2002-2003, qui a pris fin en août 2011. Il est dans l’attente de son jugement.
Le président Omar el-Béchir du Soudan est quant à lui aussi accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, région ouest de son pays déchirée depuis 2003 par une guerre civile ayant fait plus de 300 000 morts selon l’ONU. L’ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba est détenu depuis 2008 par la CPI. Il est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre octobre 2002 et mars 2003 par sa milice en Centrafrique où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, en butte à une rébellion de François Bozizé. Il faut aussi parler de l’Ouganda puisque la CPI a émis en 2005, des mandats d’arrêts contre Joseph Kony et d’autres hauts commandants de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés dans ce pays, notamment pour enrôlement d’enfants soldats et esclavage sexuel, commis entre 2002 et 2004.