Quartier libre au quartier libéral?
Les élections législatives de ce dimanche 1er juillet ne concernent pas uniquement la coalition au pouvoir. Ces échéances sont à haut risque pour la famille libérale qui a presque volé en éclats, au lendemain de la défaite de Abdoulaye Wade à la présidentielle.
Beaucoup de partis ou coalitions, en course pour ces législatives, sont nés des cendres du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). C’est à l’image de la Coalition « Bokk Guis-Guis » (Partager la même vision en wolof, ndlr) dirigée par Pape Diop, actuel Président du Sénat et ancien maire de Dakar. Cette coalition regroupe beaucoup d’anciens membres du gouvernement de Wade et cadres de son parti qui ont fait scission, après l’option de leur mentor d’investir des jeunes sur les listes pour ces législatives.
C’est ainsi que certains observateurs voient dans ces élections un test grandeur nature pour départager la famille libérale engagée dans une querelle de représentativité, où chaque camp bombe le torse pour revendiquer les «restes» de l’ancien parti, au pouvoir pendant 12 ans. Les alliés d’hier sont devenus les adversaires ou ennemis d’aujourd’hui, si l’on se fie aux dernières piques de Wade contre son «ancien ami» et «dauphin constitutionnel» Pape Diop.
Devant ce scénario, ces élections sont aussi porteuses d’un enjeu latent de dislocation pour le PDS.
Malgré les zones d’ombre qui planent sur l’issue de ces élections législatives, les observateurs politiques sont unanimes sur la qualité de l’Assemblée nationale attendue.
«La nouvelle législature devrait consolider ce qui s’est dessiné à la présidentielle, notamment la pluralité de notre démocratie et la fin des personnes charismatiques, des pères de la nation par qui tout commençait et tout se terminait», selon Madior Fall qui pense que le prochain hémicycle devrait consolider cette démocratie éclatée et où la présence de tout le monde est requise.
De son côté, Cheikh Marouba Guèye de l’USAID/PGP présage d’une Assemblée Nationale qui sera extrêmement intéressante, compte tenu du nombre de coalitions en lice, de leurs diversités d’approche idéologique et programmatique, de leurs caractéristiques religieuses et/ou corporatistes.
«L’Assemblée à venir devrait être constituante et pourra atteindre beaucoup de bonnes choses».