Le candidat de l’opposition Winston Tubman affirme vouloir travailler avec la présidente.
La réélection de la présidente sortante, Ellen Sirleaf Johnson était sans surprise, puisque son adversaire Winston Tubman, le candidat du CDC (Congrès pour le Changement Démocratique) s’était retiré de la course, obtenant néammoins 9,2% des voix. La «Dame de fer» du Libéria avait promis de tendre à la main à tous les partis, y compris au CDC, rappelant qu’elle avait formé en 2005 un gouvernement incluant des opposants.
La réponse de Winston Tubman est arrivée: «Nous ne sommes pas à vendre, mais nous travaillerons à maintenir la paix dans ce pays».
En clair, Winston Tubman joue l’apaisement en se déclarant prêt à trouver un moyen pour travailler avec Madame Sirleaf: «Je suis prêt à panser les plaies de ce pays et à réconcilier notre peuple. Je suis heureux d’entendre la présidente en dire autant maintenant, ça n’était pas le cas avant. Elle dit avoir formé un gouvernement d’unité nationale après la dernière élection en 2005. En fait, elle avait infiltré mon parti, pris des gens autour de moi pour les mettre dans son gouvernement, et je m’étais retrouvé avec un parti qui n’était plus qu’une coquille vide. Elle ne pourra pas en faire autant cette fois ci. Le CDC n’est pas à vendre. Mais nous avons une ambition plus profonde: unifier notre pays».
Winston Tubman a également promis de faire en sorte que les militants de son parti ne retournent manifester dans les rues: «Comme Mme Sirleaf va maintenant dire qu’elle est la présidente, comme ce sera reconnu par la communauté internationale, nous devons trouver un moyen de travailler avec elle. Et nous pouvons le faire en convainquant nos partisans que la paix est la chose la plus importante pour le Libéria. Il faut mettre de côté les ambitions et les blessures personnelles. Sinon, la violence va revenir. Beaucoup de nos jeunes voudraient retourner dans la rue maintenant. Et nous faisons beaucoup pour les en empêcher. S’ils le faisaient, ce gouvernement serait bien capable de leur tirer dessus encore et de tuer des innocents. A quoi bon? Non, nous ne voulons que cela ait lieu».
Ellen Johnson Sirleaf estime que sa légitimité n’est pas pour autant mise en cause. Elle l’a dit, jeudi 10 novembre, à la presse internationale à Monrovia: «Cette histoire selon laquelle je suis très populaire à l’étranger, mais pas populaire chez moi, si c’était vrai, je n’aurais pas 44% de voix, quand je suis face à 15 autres candidats. Le 11 octobre, au premier tour, même si nous avions 16 candidats, près de 44% des candidats ont voté pour moi. Je considère que cela me donne une légitimité et un mandat que nous allons renforcer en nous attelant à rassembler les Libériens».
La présidente Sirleaf avait rappelé qu’elle avait formé un « gouvernement inclusif», après les élections de 2005: «Des gens de l’opposition y sont entrés et parmi eux certains candidats à la présidentielle. J’ai l’intention de tendre la main à tous les leaders du CDC pour voir ce qu’ils peuvent faire. Je le répète : nous devons promouvoir la réconciliation pour atteindre nos objectifs de développement. Je ne sais pas encore ce que je vais leur offrir. Je n’ai pas encore travaillé à la restructuration du gouvernement. Mais je vais tendre la main à tous les candidats de la présidentielle».
Toutefois, au lendemain du scrutin, Winston Tubman confiait, de son côté, qu’il n’était pas intéressé par un poste au gouvernement.