Un signe pour la présidentielle d’octobre?
Les Libériens ont largement voté pour le «non» au référendum en vue d’une modification de la Constitution. Les quatre propositions ont toutes été rejetées. L’opposition avait vivement contesté ce référendum, qui s’est tenu à 7 semaines des élections présidentielle et parlementaires.
Près de 1,8 million de Libériens sur 4 millions d’habitants étaient convoqués aux urnes mais au total, seuls 615 703 électeurs ont effectivement voté. Le taux de participation a ainsi légèrement dépassé les 34%. Pour être validés, les changements proposés devaient obtenir deux tiers des suffrages exprimés.
Selon les chiffres communiqués par la Commission électorale nationale (NEC), aucune des quatre propositions n’a obtenu ce résultat, ce qui signifie que le «non» l’a emporté sur l’ensemble des propositions de réformes de la Constitution, envisagées et soumises au référendum par la présidente Ellen Johnson Sirleaf, ont été rejetées en blo, aucune n’ayant emporté la faveur des électeurs libériens.
Les propositions de réformes étaient les suivantes:
■1- Réduction de 10 à 5 ans de la période de résidence dans le pays, pour tout candidat à la présidentielle. De nombreux candiadts et même la présidente sortante pourraient voir leur satut de candidat quelque chahuté du fait de leur résidence à l’étranger pendant la période de guerre civile (1989-2003). Selon l’opposition cette mesure pourrait entrainer une multiplication des candidatures qui rendrait plus aisée la réélection de l’actuelle présidente du Liberia.
■2- Augmentation de l’âge de départ à la retraite des juges de la Cour suprême: de 70 ans actuellement il aurait été repoussé à 75 ans;
■3-Report de la date des élections au mois de novembre. Les échéances initialement prévues sont maintenues : le premier tour des consultations présidentielle et législatives reste fixé au 11 octobre.
■4- Suffrage requis pour remporter une élection au premier tour. La majorité absolue n’aurait plus été nécessaire, sauf pour la présidentielle. Là aussi la multiplicité des candidatures aurait été un handicap sérieux pour l’opposition, souvent en ordre dispersé face au pouvoir sortant.
Plusieurs partis de l’opposition avaient appelé à boycotter le référendum ou à émettre un vote négatif, estimant le moment est inapproprié puisque le pays est déjà en campagne électorale. (du 5 juillet au 9 octobre). Changer les règles du jeu en ces moments a semblé, aux yeux des électeurs, une manipulation calculée dont ils se sont méfiés en suivant les recommandations des opposants à la réforme constitutionnelle.
Le rejet du référendum est un revers pour Ellen Johnson Sirleaf, candidate à sa propre succession, qui avait appelé ses compatriotes à se rendre massivement aux urnes et à voter «oui». Les changements auraient permis, selon elle, des économies dans l’organisation des prochaines élections.
Piloté depuis six ans par Ellen Johnson-Sirleaf, seule femme à la tête d’un Etat africain, le Liberia connaît en 2011 une année charnière, avec la première élection présidentielle depuis la transition politique (2003-2005). Le scrutin y est particulièrement attendu car le pouvoir sort très affaibli de cette consultation.
James D. B.