Kadhafi a été exécuté avec son fils Moutassim.
L’ancien président libyen Mouammar Kadhafi a été tué, le 20 octobre à Syrte, suscitant l’allégresse des membres du Conseil national de transition, de la population et des alliés occidentaux. Entre-temps, l’Afrique pleure un leader révolutionnaire ayant une vision pour l’indépendance totale du continent. Reste que les nouveaux maîtres de la Libye se prennent en charge et préservent les intérêts supérieurs du pays.
Cette mort de Kadhafi est, même si on ne le dit pas tout haut, considérée par les Européens comme la plus grande victoire de l’Occident. Car, les Occidentaux sont conscients que sans l’intervention des forces de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), les rebelles du Conseil national de transition(CNT) ne pouvaient pas venir à bout du chef de la Jamahiriya arabe libyenne.
Mais qu’est ce qui fait réjouir les Occidentaux ? C’est tout simplement parce qu’ils viennent de lever un obstacle pour l’exploitation des ressources pétrolières libyennes.
En dépit des Scènes de liesse constatées hier sur le territoire libyen, les Africains voués à la cause de l’Afrique pleurent un grand président qui avait des idées novatrices pour la libération de l’Afrique.
Le chef de la Jamahiriya libyenne a prôné la création des Etats-Unis d’Afrique et la libération totale du continent et le Fond Monétaire Africain. Ce grand leader est, en clair, mort tête haute, parce qu’il a donné aux Africains une leçon de la résistance contre l’impérialisme occidental, en plein 21ème siècle.
Cette position africaine est interprétée à travers la déclaration de l’Union africaine qui s’est opposée aux bombardements de l’Otan en Libye. Et, une certaine opinion avait suggéré que l’Otan réponde de ses actes devant la Cour Pénale internationale.
Un analyste redoute que le cas de la Libye ne devienne un grand précédent qui servira de jurisprudence et permettra, chaque fois, aux pays occidentaux de faire main basse sur les richesses africaines, par des interventions militaires sous prétexte de la sauvegarde de la démocratie et de la protection civile.
Révolutionnaire de son état, le colonel Kadhafi a imprimé un cachet spécial à la Libye. Cependant, il a oublié qu’à l’usure du temps, le pouvoir corrompt et plonge dans la routine pour aller à contre courant des innovations et du développement.
Et, il a été démontré qu’après plus de 10ans de règne successif ,on a pratiquement rien à donner. C’est ainsi qu’il est naturellement logique de favoriser l’alternance démocratique afin de préparer une sortie honorable du pouvoir.
Mais, dans le cas de la Libye, le colonel Kadhafi a battu le record de longévité au pouvoir avec plus de quatre décennies de règne sans partage. Il aurait ainsi mieux fait d’anticiper le vent de la révolution du jasmin ou encore du printemps arabe qui a commencé à souffler en Tunisie, puis en Egypte. Ce qui devait l’amener à préparer sa sortie honorable du pouvoir en prenant langue avec les contestateurs.
Kadhafi est mort mais la Libye est loin du bout de tunnel car les défis à relever restent à ces jours nombreux.
Les nouveaux maîtres de Tripoli, les responsables du Conseil national de Transition sont donc appelés d’abord à mettre fin aux divisions internes et à favoriser ensuite la cohésion nationale.
Ils doivent également cimenter la réconciliation nationale en formant un gouvernement d’union nationale qui devra inclure aussi les partisans du président déchu Mouammar Kadhafi.
Ensuite, les responsables du CNT devront se prendre en charge pour préserver les intérêts supérieurs de la Libye en évitant de signer des contrats léonais ou bidons avec des investisseurs véreux qui rodent autour de la Libye, caressant le rêve d’exploiter abusivement l’or noir de ce pays.
Mouammar Kadhafi est né le 9 juin 1942 à Qasr Abou Hadi (18 km au sud-est de Syrte) et mort le 20 octobre 2011 à Syrte, sa ville natale. Officier de l’armée, il devient de facto le dirigeant de la Libye à la suite du coup d’État de 1969, qui renverse le régime monarchique de la dynastie al-Sanussi alors en place.
Le 1er septembre 1969, à 27 ans, il mène avec un groupe d’officiers le coup d’État contre le roi Idris Ier, âgé alors de plus de 80 ans, alors que celui-ci est en Turquie pour un traitement médical.
Son neveu, le prince Hassan Reda al-Sanussi, devait s’installer sur le trône le 2 septembre 1969, lorsque l’abdication du roi Idris, annoncée le 4 août, devait prendre effet. Dans la journée du 1er septembre, la monarchie est abolie, la République est proclamée, et le prince mis en prison.
Mouammar Kadhafi s’octroie alors l’avancement du grade de capitaine au grade de colonel, qu’il a gardé jusqu’à aujourd’hui.
Il se maintient au pouvoir pendant 42 ans, instaurant une dictature considérée comme l’une des plus dures au monde depuis la Seconde Guerre mondiale. En 1977, il réorganise les institutions politiques de la Libye en faisant du pays une Jamahiriya (littéralement un «État des masses»), théoriquement gouverné selon un système de démocratie directe.
Adieu Kadhafi mais à qui le prochain tour?