Non au terrorisme religieux!
L’attaque terroriste meurtrière contre un hôtel de luxe, mardi 27 janvier, dans le centre de Tripoli a coûté la vie à 13 personnes, en plus des militants, a indiqué le Libya Herald. Selon les premiers rapports, 3 gardes de sécurité libyens ont été tuées, lors de l’attaque contre cet hôtel, et au moins 4 ressortissants étrangers ont été abattus par la suite. Au moins l’une de ces victimes était un Américain, un autre un Français: 6 personnes au moins ont été blessées.
Dans un communiqué sur Twitter, la branche de Tripoli du groupe jihadiste de l’Etat islamique (EIIL) a revendiqué cet acte de violence, expliquant que cette attaque avait été organisée pour venger Abu Anas al-Libi, l’un des membres opérationnels d’al-Qaida mort en prison en début de mois.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné cette attaque « haineuse », et la responsable de la politique étrangère de l’UE Federica Mogherini a parlé d’un « nouvel acte de terrorisme condamnable qui porte un coup aux efforts visant à restaurer la paix et la stabilité en Libye« .
Cette attaque terroriste a commencé par l’explosion d’une voiture truffée d’explosifs devant l’hôtel. Des hommes armés portant des gilets pare-balles ont ensuite investi le bâtiment, ouvrant le feu au hasard contre les employés et les clients dans le hall de réception au rez-de-chaussée. Les autorités ont publié des photos prises par les caméras de l’hôtel montrant les deux terroristes responsables de cet attentat alors qu’ils se déplaçaient dans l’établissement.
La branche de Tripoli de Daesh a également publié des photos des deux attaquants, un jeune Tunisien et un jeune Soudanais. Le groupe a qualifié ce jeune Tunisien, Abu Ibrahim al-Tounsi, de premier « martyr » à être entré dans l’hôtel. Pour sa part, le fils d’Abu Anas al-Libi, dont le père était décédé dans un hôpital américain des suites d’un cancer du foie, a désavoué cette opération.
« Daesh se présente sous son vrai visage avec cette opération soigneusement préparée. L’armée nationale libyenne lutte contre Daesh à Benghazi depuis le début de l’Opération Dignité. Cette opération contre cet hôtel ne sera pas la dernière si nous ne les chassons pas« , a déclaré le porte-parole de l’état-major de l’armée, Ahmed al-Mesmari.
Pour sa part, le parlement libyen a publié une déclaration condamnant cette attaque, affirmant qu’il ne faisait désormais plus aucun doute que Daesh avait commencé à opérer officiellement à Tripoli, et demandant aux Libyens de rester unis contre le terrorisme qui menace le pays.
Pour Najla al-Aqeeb, journaliste de 36 ans, « certains trompent encore le peuple en affirmant que les auteurs sont des fidèles de l’ancien régime. L’Etat islamique est arrivé en Libye, et un groupe de Derna lui a déjà prêté allégeance. Il contrôlerait Syrte, le sud de la ville et d’autres régions. S’y ajoute la guerre qu’il mène à Benghazi. La raison pour laquelle l’Etat islamique est entré [en Libye] tient aux facilités dont il a pu bénéficier dans ce pays pendant un temps, face à la faiblesse du Congrès national libyen et aux pressions et à la collusion des milices. Le résultat est là : la Libye est aujourd’hui un bastion du terrorisme« , conclut-elle.