La piste du banditisme est privilégiée par Rome qui écarte celle du terrorisme djihadiste. Les canaux diplomatiques sont activés pour leur libération.
Ils s’appellent Bruno Cacace (56 ans) et Danilo Calonego (68 ans), les deux italiens qui ont été enlevés à Ghāt, dans le sud-libyen, lundi 19 septembre. Avec eux, un ressortissant canadien et le chauffeur libyen qui ont été, tous les quatre, emmenés vers une destination inconnue par des hommes armés non-identifiés. Ils étaient tous employés à la réfection de la piste d’atterrissage de l’aéroport de la petite ville située à la frontière algérienne.
À Rome où on a l’habitude de traiter ce genre d’affaires, y compris les précédents enlèvements d’Italiens en Libye, on a tout de suite adopté une attitude de prudence.
«Nous travaillons avec le maximum de réserve, compte tenu de la délicatesse de la situation», a-t-on indiqué à la Farnesina, le ministère des Affaires étrangères.
Le maire de Ghāt, Qumani Saleh craint seulement que les négociations pour la libération de ces otages ne soient rendues compliquées par la situation politique en Libye. Dans le pays prolifèrent une constellation de milices aux motivations les plus diverses, allant du banditisme à l’extrémisme religieux ou des revendications identitaires de certaines tribus.
«Je suis en contact avec le gouvernement italien, mais je condamne d’ores et déjà le peu d’importance manifesté par les autorités libyennes à ce sujet», déplore Qumani Saleh.
Pays colonisateur de la Libye pour un petit temps entre 1933 et 1940, l’Italie est un partenaire privilégié de ce pays de la méditerranée dont ne les séparent que 300 km de bras de mer. De nombreuses sociétés italiennes travaillent en Libye et leur personnel expatrié a plusieurs fois été victime d’enlèvements au cours de ces dernières années. Les derniers enlèvements datent de juillet de 2015: quatre employés du groupe pétrolier ENI, dont deux seulement avaient été libérés (après payement de rançon, soutient la presse), les deux autres ayant été tués.