« Pompiers »… pyromanes?
Alors que le nord du pays est sous le coup d’une recrudescence des combats, la MANUL (Mission d’Appui des Nations Unies en Libye) a fortement condamné une série de frappes aériennes ayant pris pour cible la ville de Misrata, craignant que l’escalade de la violence plonge cette nation d’Afrique du Nord dans une «guerre totale ».
Alors que le nord du pays est sous le coup d’une recrudescence des combats, la MANUL (Mission d’Appui des Nations Unies en Libye) a fortement condamné une série de frappes aériennes ayant pris pour cible la ville de Misrata, craignant que l’escalade de la violence plonge cette nation d’Afrique du Nord dans une «guerre totale». Dans un communiqué de presse, la MANUL a déploré les frappes conduites par l’armée de l’air libyenne contre des miliciens basés dans la ville de Misrata, à l’ouest de la Libye, estimant que «ces dernières et d’autres attaques ne feront qu’aggraver la situation sécuritaire du pays sans contribuer à mettre fin aux combats. La MANUL appelle toutes les parties à œuvrer en faveur d’une désescalade du conflit et les invite à prendre des mesures courageuses afin d’enrayer ce cycle de la violence qui, s’il se poursuivait, conduirait le pays au chaos et à une guerre généralisée», a mis en garde la Mission de l’ONU.
Ces frappes aériennes (dernier éclat de violence en date venu frapper cet Etat mis en difficulté par l’éclatement d’une guerre civile en 2011, qui s’est traduite la même année par l’éviction du défunt leader libyen Mouammar Kadhafi) interviennent suite à une attaque par des miliciens, le 25 décembre (jour de Noel ndlr) contre le plus grand terminal pétrolier de la Libye, Al-Sidra, durant laquelle de nombreux réservoirs de stockage ont été incendiés et au moins 20 soldats libyens ont été tués.
Dans le même temps, les récents combats dans les montagnes voisines de Nafusa ont fait au moins 170 victimes et ont provoqué une crise humanitaire qui a contraint environ 120.000 personnes à fuir leurs domiciles, les exposant à une pénurie de nourriture et de matériel médical.
Parallèlement, dans la ville orientale de Benghazi, la montée des violences a entrainé la mort de 450 personnes depuis octobre, alors que les résidents continuent de faire face à un manque d’accès aux soins médicaux. En outre, plus de 15.000 familles, soit environ 90.000 personnes, ont été déplacées.
Dans sa déclaration, la MANUL a rappelé à ceux qui préconisent une escalade militaire dans le pays qu’ils «font activement obstacle à une solution politique par consensus» à la crise libyenne actuelle et a souligné que leurs actions constituent une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives à la Libye.