Le portrait de Mustapha Abdeljalil brûlé dans la rue.
A Benghazi, la ville berceau de la contestation qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, l’ex-guide libyen, de nouvelles manifestations gagnent en ampleur. En cause, un mécontentement croissant contre le gouvernement et le Conseil national de transition (CNT) dont les habitants attendent toujours des actions concrètes.
Depuis la fin du conflit, il y a deux mois, les habitants de Benghazi, abandonnés sous le règne de Mouammar Kadhafi, craignent de nouveau d’être délaissés par le nouveau régime. Outre qu’aucune action n’est visible sur le terrain, les habitants dénoncent également le manque de transparence des nouvelles instances dirigeantes.
«Il n’y a pas de transparence. Tout se passe sous la table. Le peuple est abandonné exactement comme sous le tyran Kadhafi. Qui sont-ils? Chaque fois, ils nomment de nouveaux membres au sein du Conseil et on ne les connaît pas. On n’en connaît pas un seul».
Ces derniers jours, la personnalité du président du CNT, Mustapha AbdelJalil, jusqu’ici considérée comme consensuelle, a perdu de son aura. Au point que des slogans le visent personnellement, et que des portraits de lui sont brûlés dans la rue. Une réaction encore minoritaire mais l’impatience est un sentiment unanime.
«Personnellement, je n’ai rien contre lui. Mais les membres du Conseil doivent comprendre qu’il leur faut écouter et prendre en considération les demandes du peuple. Autrement, ils devront tous démissionner, mais ce n’est pas là notre intérêt. Notre intérêt, c’est la Libye avant tout».
Face à la colère des habitants, les membres du CNT multiplient leurs visites sur place. Leur crainte est grande de voir Benghazi s’embraser de nouveau et entraîner d’autres villes de l’Est dans son sillage.