Le défi de l’après-kadhafi!
La Libye est marquée, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, par une situation politique instable. Elle est consécutive à une conquête des libertés démocratiques où l’amateurisme des autorités du pouvoir central de transition le dispute, jusqu’ici, à la démarche anarchique des rebelles autonomistes de la Cyrénaïque et au désordre maladif des tribus et clans.
Dans cette confusion, le terrorisme, entretenu par des islamistes qui ne reconnaissent pas les institutions de l’Etat ni ses services de sécurité, impose sa présence dans certaines zones.
En Libye, le gouvernement formé par le Conseil National de Transition (CNT) peine à mettre en place une armée et une police professionnelles lui permettant d’asseoir son pouvoir et de maintenir l’ordre dans ce pays. Aussi, il n’a réussi ni à brider la folle chevauchée des chefs et de leur tribu ni à contenir les attaques sanguinaires des terroristes dirigées contre les Occidentaux et les membres des services de sécurité.
Connaissant parfaitement les différents fauteurs de troubles, les autorités de transition n’osent pas les accuser directement pour leurs exactions, par crainte de représailles.
Y a-t-il pire aveugle que l’Etat libyen qui fait semblant de ne pas voir ces hommes armés bloquant des terminaux pétroliers dans l’est du pays depuis de longs mois? En suspendant, de fait, les exportations de brut, ces rebelles ont privé le pays de sa principale source de revenus et provoqué une chute de la production. Aujourd’hui, ils sont à 250.000 barils par jour, alors qu’auparavant ils étaient à un million 500.000 barils par jour.
Il y a deux jours, ces rebelles autonomistes ont encore lancé un défi au pouvoir en vendant, au nez et à la barbe des autorités, du brut à un pétrolier nord-coréen.
Déjà en août 2013, les autonomistes de la Cyrénaïque, partisans d’un système fédéral en Libye, avaient annoncé la formation d’un gouvernement local, la création d’une banque et d’une Compagnie de pétrole. A ces tendances séparatistes, s’ajoutent les risques terroristes et une instabilité politique, comme le retrait de confiance au Premier ministre Ali Zeidan voté par le Congrès général national (Parlement).
L’ex-chef du gouvernement libyen est évincé pour n’avoir pas rétabli la sécurité dans le pays ni résolu la crise pétrolière.
Chargé d’assurer l’intérim, le ministre de la Défense, Abdallah al-Theni, doit vite agir. Récemment, le chef de la diplomatie française a dit ceci: «Sur le plan politique, on demande aux Libyens de se parler entre eux et de trouver une solution stable, de trouver les moyens d’organiser un vrai dialogue national, de mettre tout le monde autour d’une table pour dépasser le problème des superpositions de légitimité entre le gouvernement, les autorités locales de telle ou telle région, les tribus etc».
Pour que l’on ne dise pas que le remède «révolution libyenne» est pire que la maladie «Kadhafi».