Un pays sans… alibye?
Tout un chef d’état-major de l’armée libyenne qui démissionne au lendemain de violences meurtrières à Benghazi, dans l’Est, tandis que les autorités ont annoncé un plan pour dissoudre tous les groupes armés avant la fin 2013. Ces violents heurts ont vu s’opposer samedi des membres du Bouclier de la Libye, une milice placée sous l’autorité du ministère de la Défense et des manifestants.
Cette nouvelle escalade de la violence n’est que le prolongement des actions de ces nombreuses milices hétéroclites qui font aujourd’hui la loi dans la nouvelle Libye. Point n’est besoin de se livrer à un inventaire fastidieux des morts ou des actes d’autorité de ces miliciens, qui l’absence d’une armée nationale s’estiment incontournables, pour maintenir la sécurité à l’intérieur du pays et aux frontières, les faits au quotidien parlent d’eux-mêmes. Mais l’exemple le plus patent de leur mainmise sur le pays, c’est ce jour du 3 mai dernier où une loi dite «d’isolement politique» est imposée par les armes aux députés, après un long siège du parlement et des ministères.
Une loi qui, selon les analystes risque d’exclure plus de 500 000 personnes de toute participation à la société nouvelle au motif qu’elles auraient été associées à la Libye de Kadhafi depuis 1969. Du coup, des régions entières seront éliminées. Une loi inique car nombreux sont les responsables de l’ancien régime qui depuis ont pris le chemin de l’exil et sont revenus combattre Kadhafi aux rangs de l’opposition.
De toute manière, il faut le dire et sans doute le craindre, rien ne se passe comme prévu par les Occidentaux, bras armé de la « révolution». La Libye post-kadhafi que l’on prédisait «libre, démocratique et unitaire» est loin d’être sur les rails. Le tribalisme demeure une réalité vive. Les miliciens sont partout et l’Etat se cherche. La violence s’installe. La terreur frappe. La Libye idyllique rêvée après la chute du régime de Kadhafi semble s’évanouir avant d’avoir été véritablement mise en place.