Dans l’axe des taxes!
A Bolgare (Province de Bergamo), le maire Serughetti et son Conseil municipal ont décrété une flambée du prix du certificat de logement adéquat (certificato di idoneità dell’alloggio). « Trop de dépenses à cause du crime et du hooliganisme, c’est juste que les étrangers paient. Personne ne les oblige à rester ».
Le certificat de logement adéquat est un des nombreux papiers qui compliquent la vie aux étrangers en Italie et qui doit etre délivré par la Commune quand, par exemple, ils veulent faire venir en Italie leurs femme et leurs enfants avec un regroupement familial ou même demande une carte de séjour.
Bien que le Conseil d’Etat ait expliqué que c’est illégal, certaines communes demande le certificat de logement adéquat meme pour s’inscrire à l’Etat civil. Comme Bolgare, un petit bourg de 6.000 habitants dont un millier d’immigrés, à une vingtaine de kilomètres de Bergamo. Le maire Luca Serughetti, tous les 6 assesseurs et 11 conseillers sur 16 sont membres de la Lega Nord.
La dernière idée de la junte léghiste de Bòlgher (nom en dialecte bergamasque), est une super taxe sur les immigrés. Une résolution adoptée le 15 janvier a en effet revisé les droits de secrétariat, portant le coût d’un certificat de logement adéquat à 500 (oui, cinquecents!) Euros. Et ce n’est la première retouche: jusqu’en 2011, ça coutait 35 € mais la même junte l’avait augmenté à 150 Euros .
Pour comprendre l’absurdité, il suffit de voir qu’à Rome, un certificat de logement adéquat coute 30 €. Et à Bolgare meme, le Bureau technique de la Commune délivre l’autorisation de construction d’un appartement complet, pour à peine 280 euros, un peu plus de la moitié de l’argent que doit débourser un immigré, pour tout simplement attester que la maison où il vit est apte à accueillir des etres humains.
Serughetti et ses accolytes ont-ils voulu cibler les immigrés? Il ne fait aucun doute, comme l’a confirmé la résolution en question. Dans l’introduction on cite en effet « certains épisodes de délinquance, crimes mineurs et hooliganisme » qui ont eu lieu ces derniers mois, qui ont forcé le personnel municipal à « des interventions, vérifications et contrôles, déploiement de forces, utilisation d’énergies physiques, mentales et fonctionnelles, et opérations réparatrices du patrimoine public endommagé« .
Ce sont toutes des choses qui pèsent sur les caisses municipales, avec des dépenses qui sont «généralement facturées à tous les citadins ». Mais la junte a une idée géniale: « circonscrire au moins une partie de ce poids financier, retenant que juste de le charger en partie sur les extracommunautaires qui demandent l’inscription à l’Etat civil, en les taxant sur les droits de secrétariat ».
Vu le raisonnement de la Lega Nord? Si des voyous ont cassé un banc dans un parc? Un writer ha grabouillé la façade de l’hôtel de ville avec un aérosol? Des ciminels anonymes ont arraché un panneau routier? les dommages doivent etre payés par les immigrés honnêtes. Et résidents légaux naturellement, autrement dit ils ne pourrait pas demender le certificat de logement adéquat.
On n’a pas besoin d’etre un prince du Tribunal pour comprendre que la résolution du Conseil municipal de Bolgare est explicitement discriminatoire et prévoir qu’elle chutera, dès le premier recours en justice. A se demander si cette poignée de malins administrateurs rembourseront de leurs poches les sous injustement soutirés aux immigrés, pourquoi pas avec un extra pour le dérangement.
Entre-temps, le maire Serughetti jubile pour son idée « géniale ». Et à la presse locale qui lui en demande compte, supposant qu’agissant ainsi, il fera échapper les immigrés, il répond séraphique: «Nous, on ne force personne à rester. Nous ne sommes pas un centre commercial qui doit mettre ses visiteurs dans les meilleures conditions. Nous voulons simplement garantir les meilleures conditions pour nos citoyens« .