L’Afrique rapplique et réplique… aussi au Sida!
Une promesse faite par l’Algérie en décembre dernier, lors de la Conférence internationale sur le sida d’Addis-Abeba. L’objectif: développer la coopération Sud-Sud dans la lutte contre le sida et la prise en charge de la maladie.
L’Afrique aura bientôt son premier centre de recherche continental sur le sida. Le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibé, a signé à Alger, avec l’Etat algérien un accord pour la création de ce futur institut dans la ville de Tamanrasset, dans l’extrême sud du pays.
Développer la coopération en Afrique autour de la lutte contre le sida: c’est l’objectif de ce futur institut de recherche. Financé par l’Algérie, un des rares pays du continent à pouvoir mobiliser les ressources nécessaires, il aura pour mission notamment de développer l’échange de compétences, l’amélioration des traitements et l’adoption d’une stratégie de prévention.
Othmane Bourouba est président de l’association AIDS Algérie, impliquée dans le projet: «C’est très important. Premièrement, pour pouvoir mieux cerner l’épidémie, mieux la connaître déjà et pour identifier des pistes de plans d’action adaptés au contexte local pour endiguer un tant soit peu cette épidémie au niveau africain et régional».
Pour Onusida, qui va coordonner le lancement de cet institut, l’objectif est aussi de diminuer la dépendance financière africaine, notamment en ces temps de crise économique dans les pays développés. Adel Zeddam, directeur d’Onusida en Algérie: «Actuellement, le problème c’est la dépendance de beaucoup de pays africains dans leurs programmes de traitements, de soins et de prévention, sur les fonds externes qui se réduisent de plus en plus. Les pays africains risquent d’être encore en retard en 2015 par rapport aux objectifs fixés».
Des chercheurs de tout le continent, d’Europe et des Etats-Unis doivent participer à ce projet qui, pour l’instant, n’en est qu’à ses prémices. Mais selon le ministre algérien de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel ould Abbès, l’institut pourrait voir le jour d’ici la fin 2013. Le sida tue 1,8 million de personnes chaque année sur le continent africain. Et la plupart des pays sont loin d’atteindre «l’objectif du millénaire» de stopper la propagation du virus.