Où bute la lutte?
L’avènement de la lutte avec frappe au Sénégal a laissé paraître bien des situations de nature à dénaturer voire complètement décontenancer la lutte avec frappe. Parmi celles-ci, les écoles de lutte qui ne le sont que de nom. De plus en plus nombreuses à Dakar, elles «n’enseignent rien» paradoxalement aux jeunes lutteurs.
Simple activité ludique dans les années 50 car c’était durant la période des moissons ou simplement pour célébrer un grand événement que la lutte apparaissait pour plaire ou égayer le public. Elle est devenue un véritable enjeu financier avec tout ce que cela comporte comme calculs.
Le lutteur moins que le succès et la gloire de remporter le combat pour son village ou la contrée d’où il venait, ne gagnait rien d’un combat. Il était même rare, voire inacceptable que l’on se glorifie d’une manière ou d’une autre de n’avoir comme seule activité «la lutte».
Les lutteurs avaient d’autres professions. Contrairement à ce qui se voit aujourd’hui c’est le cas aujourd’hui ou à tout bout de champ, ces jeunes sénégalais en âge de travailler ou de contribuer dans d’autres domaines, n’ont pour seule «profession» que la lutte.
Personne ne s’en émeut. Pourtant, cela devient inquiétant et inacceptable que la lutte avec tout son flot d’argent et de mobilisation au Sénégal soit travesti.
Une situation à mettre sur le compte des «écoles de lutte» qui au lieu de travailler à mettre en œuvre le concept «Lutte- Etudes», tenant en compte que chaque jeune lutteur âgé entre 18 et 25 ans se doit en plus d’apprendre un métier en plus de la lutte.
Un métier qui au cas où, la lutte ne permettrait pas de percer avec un avenir radieux, de se rabattre pour le restant de sa vie sur ce qu’on a appris comme métier ou profession.
Il appartient aujourd’hui au Comité National de Gestion (CNG) de la lutte, aux autorités sénégalaises de travailler à mieux «formaliser» les écoles de lutte afin d’en faire de vraies niches du savoir sportif et des gages de réussite professionnelle pour l’avenir.