Première dirigeante FIFA de l’histoire!
La Burundaise est devenue la première femme dans l’histoire élue pour 4 ans au Comité exécutif (gouvernement du football mondial) de la Fédération Internationale de Football Amateur (FIFA), lors d’un Congrès qui s’est tenu à l’Île Maurice.
Le président de la FIFA, Joseph Blatter a déclaré: «Une femme avait été cooptée, l’an dernier pour un an au comité exécutif et, cette année, une femme a rejoint officiellement le comité exécutif en étant élue, avec deux autres cooptées. Il nous a fallu 109 ans pour en arriver là».
Son histoire, il est vrai, est assez unique et passionnante. Lydia est née au Burundi le 20 avril 1967. Elle est la fille d’un ancien président de club de football local, issue d’une des familles royales du Burundi.
«Je n’ai jamais fait de football, mais j’ai toujours baigné dedans. Dans les années 70, mon père était propriétaire d’un petit club. Chaque weekend, les joueurs venaient à la maison pour le rassemblement d’avant match. Puis je les accompagnais au stade».
Elle dirige le football burundais depuis 2004. La passion du foot, elle est née avec. A 6 ans, elle accompagnait déjà son père au stade. A 39 ans, elle dirige un garage automobile où elle emploie une vingtaine de personnes. Avant de se consacrer au foot.
Les Burundais sont fiers d’elle. Elle a redoré l’image de la Fédération Burundaise de Football (FFB), gagné la confiance des membres et pris de nombreuses initiatives, notamment en faveur du football féminin.
«J’ai gagné surtout le droit de crouler sous les problèmes, d’évacuer la corruption endémique du milieu, qui était même venue à bout des compétitions nationales. Il n’y avait plus de championnat, il a fallu tout reconstruire. (…) Chez nous, tout le monde joue au football. Pourtant, nous n’existons presque pas, nous n’en avons pas les moyens financiers. Nous n’avons jamais participé à la CAN, notre visibilité est presque nulle».
Lydia a toujours fait preuve de courage. Elle a été veuve tôt, et elle élève seule ses deux garçons de 11 et 9 ans. Son mari est emporté en 2003 par le cancer. Elle se retrouve veuve avec deux garçons, dont l’un Stéphane souffre d’une trisomie 21.
«Je travaille au garage et j’aide les enfants à faire leurs devoirs. J’ai aussi un bureau à la maison. Les week-ends sont réservés au football et à la famille. Mes deux garçons aiment le football». Il vaut mieux avec elle…
Lydia Nsékéra a voulu que les femmes burundaises assistent gratuitement aux rencontres de football. Du coup, ce sport est très apprécié des femmes pour cette raison. «Aujourd’hui encore, je ne signe rien s’il n’y a pas un volet féminin dans ce que l’on me propose».
Du foot féminin, elle pense: «Le football féminin doit se développer de la même manière que le football masculin et dans tous les domaines: arbitrage, entraînement, administration, gouvernance, statut du joueur et marketing. Simultanément, il doit être préservé des dérives, comme la triche».
D’elle, Sepp Blatter dit encore: «Lydia est une femme qui a réussi à mettre tout le monde d’accord ».