Destitution ou restitution… du pouvoir?
Sur les 151 députés de l’Assemblée nationale, 121 ont voté mardi soir la destitution du chef de l’Etat, élu en 2013.
La Haute Cour constitutionnelle doit maintenant se prononcer sur cette destitution. Dans une allocution radiotélévisée, Rajaonarimampianina a déclaré que le pays avait besoin de stabilité et non d’affrontements politiques. Rejetant les accusations de corruption lancées contre lui, il a remis en question le vote de l’Assemblée, ses partisans dénonçant des fraudes.
Selon la députée Lydia Toto, fidèle au président, 102 élus seulement étaient présents au moment du vote mardi soir. La majorité des deux tiers requise pour obtenir la destitution du président était de 101 voix.
«Je suis encore là. Je suis toujours debout!», a lancé le chef de l’Etat dans son allocution.
Son élection à la présidence fin 2013, le premier scrutin depuis le coup d’Etat militaire de 2009, avait été saluée comme une chance de stabiliser le pays après des années d’isolement international.
Ses opposants, qui mettent en cause sa compétence, l’accusent aussi d’avoir violé la Constitution et d’avoir porté atteinte au caractère laïque de l’Etat en prononçant des discours dans des églises.
L’ex-président Marc Ravalomanana, renversé par le coup d’Etat de 2009, avait aussi été accusé de vouloir se servir de la religion pour renforcer son pouvoir.
Rajaonarimampianina, abandonné par une grande partie des siens, s’est récemment allié avec le parti de Ravalomanana.
Sur sa page Facebook, l’ambassade des Etats-Unis à Antananarivo dit soutenir les efforts entrepris par le président Rajaonarimampianina et le gouvernement afin de sortir de la crise de 2009. «Nous exhortons toutes les parties en position d’autorité à avoir comme principale priorité le bien-être du peuple et à garantir la stabilité nécessaire à l’avenir du pays», dit-elle.