Feuille de route d’un feuilleton de vote!
La Commission Electorale Nationale Indépendante de Transition (CENIT) a annoncé le 5 février, à l’issue de son conclave avec les représentants de l’ONU, que le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, est reporté du 8 mai au 24 juillet.
Le second tour est programmé pour le 25 septembre, et sera couplé avec les législatives. La CENIT déclare avoir pris acte des difficultés opérationnelles et des délais légaux minimum prescrits par le code électoral. Ce n’est pas vraiment une surprise. Cela faisait plusieurs semaines que cela se murmurait, c’est donc désormais officiel.
Les élections sont reportées: «La Cénit et les représentants des Nations unies adoptent le calendrier ci-après : premier tour de l’élection présidentielle, le 24 juillet, deuxième tour des législatives, le 25 septembre, élections communales, le 23 octobre 2013».
Il faut dire qu’il y a du retard. Le recensement n’est toujours pas terminé, près de 10% du corps électoral n’a pas de carte d’identité valable, tous les fonds nécessaires à l’organisation des scrutins n’ont été trouvés.
Des problèmes techniques, qui pour Béatrice Atallah, la présidente de la CENIT, expliquent à eux seuls ce report: «Ce n’est pas un échec. Ces élections, c’est surtout pour sortir Madagascar de cette crise. Donc, il vaut mieux une élection bien préparée, avoir des élus bien élus, que d’avoir des élus mal élus».
Mais pour sortir Madagascar de la crise, il faudra aussi régler les questions politiques. Trancher notamment sur le retour et l’amnistie de l’ancien président, Marc Ravalomanana. Des obstacles qui restent au coeur de la crise malgache, et qui, en 6 mois, d’ici aux élections, pourraient être bien difficiles à surmonter.
L’ex-président malgache, exilé en Afrique du Sud, a perdu son appel devant la Cour constitutionnelle et ne pourra pas récupérer son passeport, confisqué par la justice, selon un avis de la plus haute juridiction sud-africaine.
Marc Ravalomanana protestait contre une décision d’un tribunal de Pretoria de septembre, -confirmée en appel en novembre-, lui ordonnant de rendre son passeport afin qu’il ne puisse pas quitter l’Afrique du Sud, où il vit en exil depuis son renversement en 2009, sans le consentement des autorités.
Le tribunal avait jugé que l’ancien président, qui reste libre de se déplacer en Afrique du Sud, ne pourra quitter le pays que pour se rendre à une réunion de la SADC, Communauté de développement d’Afrique australe, si cette dernière l’y invite ou pour se rendre à Madagascar à la recommandation de la SADC.