Ses écoles « Tsaiky Tsara » sont un exemple louable de coopération au développement.
À Nosy Be (petite île du Madagascar) vit une femme italienne qui s’appelle Manina, professeur de philosophie à la retraite. Elle y arriva en 1997 pour passer de belles vacances, mais, fascinée par la beauté des lieux, elle décida de s’y installer en permanence. Le 16 mai 2008, le Président de la République Italienne, Giorgio Napolitano, a manifesté son appréciation pour l’œuvre de Manina.
Manina Consiglio raconte: «Tout en “vivant” l’île j’ai pris contact avec les problèmes du pays et je me suis trouvée face à la dure réalité de tant d’enfants, tant du point de vue santé qu’instruction».
Elle commença donc par payer les taxes scolaires à certains d’entre eux. En peu de temps les enfants se multiplièrent. Il fallut donc construire des écoles et payer les enseignants».
C’est ainsi qu’en 2001, fut construite la première école gratuite, baptisée « Tsaiky Tsara » (prononcé « tchéki tchara »), qui signifie en malgache « Bons enfants ».
Ainsi démarra l’histoire de Manina Consiglio à Madagascar: protégée par ce qu’elle appelle, tout en souriant, sa « Providence », elle a fait démarrer un miracle par son engagement régulier à l’égard des plus démunis.
Les premières structures accueillirent 120 enfants.
En 2004, fut fondée l’Association “Les enfants de Manina » qui, a construit:
■ 200 écoles maternelles et primaires, dans tout le pays, auxquelles accèdent gratuitement plus de 12.000 enfants et travaillent plus de 250 malgaches:
■ une école secondaire supérieure;
■ une école d’agriculture pour enseigner aux jeunes à travailler la terre et rendre les villages autosuffisants;
■ une crèche;
■ 2 maisons pour les vieilles personnes et les paraplégiques, avec logement et nourriture gratuits;
■ 6 dispensaires avec médecins et infirmiers malgaches (Régulièrement autorisés et salariés), qui fournissent gratuitement les médicaments et les visites.
Toutes les constructions sont en fait sur des terres publiques et appartiennent à la population locale, et tous les employés de ces structures sont malgaches.
«Tout restera au peuple Malgache», a déclaré Manina.
C’est l’idée derrière le projet: simple et «sans prétention», mais efficace et révolutionnaire.
Un projet qui ne se limite pas à la simple assistance à court terme, mais pose les bases afin que la population locale puisse se construire d’eux-mêmes un futur meilleur.
C’est peut-être pour cela que pour les Malgaches, elle n’est plus une « vazah » (terme qui indique le ‘blanc’) au point de la rebaptiser « Manina », qui signifie «désir pour quelqu’un très loin. »
La nostalgie des gens de Nosy Be, quand elle retourne, une fois par an, à Naples, sa ville natale, visiter sa famille.
Sa maison de Nosy Be est devenue un point de référence pour les Malgaches, qui viennent de partout pour parler avec elle.
Aujourd’hui, l’Association « Les Enfants de Manina » fait plusieurs choses: distribution de riz et de lait pour bébés aux démunis, alphabétisation des adultes et assistance aux prisonniers.
Sur indication des parents des prisonniers, Manina (première occidentale à être admise dans les prisons malgaches) a pu constater elle-même les terribles conditions dans lesquelles ils vivent et leur fournir de la nourriture, du savon et une éducation.
Récemment, enfin, Manina a également commencé à travailler dans le tourisme de solidarité.
L’industrie du tourisme traditionnel a conduit à Nosy Be, un nombre croissant d’Occidentaux, ce qui a malheureusement augmenté la corruption et la prostitution locale.
«Nous voulons aider les habitants de Nosy Be à produire un revenu suffisant à satisfaire dignement leurs besoins, à gérer d’eux-mêmes les touristes venant d’Europe», a-t-elle déclaré soulignant: «Ici il n’existe pas de projet, mais les réponses à leurs besoins».
Et Manina Consiglio de conclure avec conviction: «En toute sincérité, je fais beaucoup, mais ce que je reçois en retour, ça vaut encore plus».
Ndèye Fatou Seck