Le Mali retrouvera-t-il le Nord?
C’est à la dernière minute que la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Mali ont trouvé un accord, dimanche 23 septembre 2012, sur un soutien militaire ouest-africain à Bamako.
A 3 jours de la rencontre onusienne sur la sécurité au Sahel à New York, le président Dioncounda Traoré a signé une demande d’intervention qui a recueilli l’aval de la Cédéao. Un accord de dernière minute, un peu inespéré.
Cet accord, beaucoup de diplomates, de voisins du Mali, et même les Maliens eux-mêmes n’y croyaient plus. Depuis des mois, la Cédéao attendait le feu vert malien pour échafauder un plan de soutien militaire en vue d’une reconquête du Nord. Mais visiblement Bamako n’était pas pressé.
Malgré moultes pressions et moultes promesses, le président Dioncounda Traoré attend début septembre pour signer la requête. Et le soulagement est de courte durée : la Cédéao estime que le compte n’y est pas et que les conditions drastiques de Bamako sont incompatibles avec une intervention militaire efficace.
Le ballet diplomatique entre Abidjan et Bamako s’accélère alors : le président en exercice de la Cédéao, Alassane Ouattara, met les bouchées doubles pour arriver à convaincre les autorités de Bamako.
Sur le fond, il accepte l’exigence malienne : il n’y aura pas troupes combattantes étrangères dans la capitale. En contrepartie, il exige un QG opérationnel et une base logistique à Bamako avec des forces de police.
Dimanche matin, après des heures de travail entre ministres ivoirien et malien de la Défense, le président Dioncounda et le président Ouattara s’entendent sur l’esprit de cette opération de reconquête du Nord qui se fera, dit le texte, « en synergie permanente avec les autorités maliennes ».
Le président Ouattara promet enfin de faciliter le déblocage rapide de l’armement malien, retenu depuis des semaines en Guinée. L’accord est trouvé. La requête malienne peut s’envoler pour New York.