Guerre… terre à terre?
Après les frappes aériennes de ces derniers jours, l’armée française se lance dans des opérations terrestres pour reconquérir le nord du Mali. A Bamako, le dispositif français monte en puissance. Des véhicules de l’avant blindé (VAB) et des chars Sagaie ont été débarqués.
Après les opérations aériennes menées depuis vendredi 11 janvier, la France engage des troupes au sol au Mali. Des soldats français marchent aux côtés de militaires maliens vers Diabaly, ville tombée lundi aux mains des islamistes. Des régiments parachutistes et des véhicules blindés, stationnés dans les pays voisins, vont ainsi participer aux opérations terrestres.
Après les bombardements aériens de ces derniers jours, c’est à terre que va se jouer petit à petit la reconquête du nord du Mali. A Bamako, le dispositif français monte en puissance. Des VAB (véhicules de l’avant blindé) et des chars Sagaie ont été débarqués. «Certains petits blindés sont venus d’Abidjan, notre prédéploiement en Afrique. Il s’agit d’aider les forces maliennes. Il y en a encore qui combattent», a expliqué l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées.
Dans la nuit de lundi à mardi, des mouvements de troupes ont été signalés dans la région de Diabaly. Il ne s’agit vraisemblablement pas des unités françaises déployées le week-end dernier dans la capitale malienne, mais plus certainement de forces spéciales françaises. C’est à Diabaly que se cachaient, mardi soir, des éléments d’Aqmi. «Sur Diabaly, nous n’avons pas d’informations particulières vérifiées sur l’utilisation ou pas de la population comme bouclier humain. Cela étant dit, c’est une chose que les gens d’al-Qaïda au Maghreb Islamique, puisque ce sont eux qui sont à Diabaly, ont l’habitude de faire», a encore précisé l’amiral Guillaud.
Ce mercredi, les hélicoptères Tigre, arrivés tout récemment sur le théâtre d’opération, devraient être en mesure de mener leurs premières missions de combat au Mali en appuyant les troupes au sol.
Le ministère de la Défense affirme que 1700 militaires sont engagés dans l’opération Serval, dont 800 sur le sol malien. Pour se déployer au Mali, l’armée française a tout d’abord pioché dans ses troupes stationnées en Afrique. Une partie du dispositif Epervier a quitté le Tchad pour le Mali. Il s’agit d’une compagnie d’infanterie du 21ème Régiment d’infanterie de marine (RIMA) et d’un demi-escadron blindé du 1er Régiment étranger de cavalerie (REC).
La légion est donc venue à Bamako avec ses blindés Sagaie, habitués des théâtres africains, légers mais équipés d’un gros canon de 90 mm. De Côte d’Ivoire a été déployé un sous-groupement tactique interarmées du 3ème Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMA) et du 1er Régiment de hussards parachutistes (RHP). Certains blindés sont venus d’Abidjan, d’autres de France, livrés par avions gros porteur avec des renforts du 2ème RIMA du Mans.
Au total, selon le ministère de la Défense, il y a aujourd’hui un escadron de Sagaie au Mali ainsi que deux compagnies de véhicules de l’avant blindé, soit environ une cinquantaine de blindés, auxquels il faut ajouter les véhicules de soutien pour transporter le carburant et assurer le dépannage. Une partie des militaires français doit rester à Bamako, l’autre devrait opérer plus au nord, dans le secteur de Mopti.