De Mali en pis?
Dioncounda Traoré, président du Mali par intérim, à été agressé, lundi 22 mai 2012, à Koulouba, où se trouve le palais présidentiel, par un groupe de manifestants refusant les accords de transition politique.
Alors que la communauté internationale accueillait avec soulagement le nouvel accord cadre, qui permettait à la transition d’être conduite sur un an, avec à sa tête le président intérimaire, Dioncounda Traoré, le processus de « sortie de crise malienne », tous les Maliens ne semblent pas forcement être du même avis.
Et une fois de plus, le processus prend une tournure dramatique avec la mort de trois personnes, suite à l’occupation du palais présidentiel de Bamako par des centaines de manifestants, partisans de l’ex-junte malienne, qui ont agressé le chef de l’Etat par intérim, Dioncounda Traoré, après l’accord conclu entre les ex-putschistes et la Cédéao concernant la prolongation du mandat du président par intérim.
«Il a été emmené d’urgence à l’hôpital. Ils l’ont roué de coups et ont déchiré ses vêtements», a déclaré Bakary Mariko, porte-parole du CNRDRE (Comité National pour le Redressement Démocratique et le Rétablissement de l’Etat (CNRDRE), qui ajoute: «Il s’agit d’une foule spontanée. On a relevé trois morts et plusieurs blessés parmi les manifestants. La sécurité de Dioncounda a tiré sur les gens».
Les manifestants, qui avaient fait irruption dans le palais présidentiel en affirmant qu’ils n’en partiraient pas avant la démission du président Traoré, ont déchiré des portraits du chef de l’Etat, dont ils réclament le remplacement par le capitaine Amadou Sanogo.
Les militaires postés autour du palais de Koulouba n’ont rien fait pour les empêcher d’entrer. Toutefois, la vie du président par intérim ne serait pas en danger. Après une courte hospitalisation, ce dernier a regagné sa résidence.
L’affaire a provoqué une certaine émotion à Bamako. Les choses ont semble-t-il dérapé au moment où Dioncounda Traoré rencontrait une délégation. Plusieurs versions circulent sur l’enchainement des faits mais c’est à la suite de cet accrochage qu’il a été admis à l’hôpital.
Oumar, un manifestant pro-junte à Bamako raconte: «On était en train de chanter « le pays va mal, le Mali va mal » (…) ATT et Dioncounda c’est pareil, ils ont le même père et la même mère…»
Alors que Bamako semble etre revenu au calme en fin de journée, à Abidjan, une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a déclaré que «la sortie de crise au Mali avait été considérablement mise en danger» par l’agression du président, estimant qu’il fallait désormais envisager «d’autres voies».