Sanctions sans actions!
Le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, « en accord avec ses pairs », a décidé la « levée immédiate » de toutes les sanctions contre le Mali après la signature, vendredi, d’un accord-cadre pour le retour à l’ordre constitutionnel, avec la junte, les différentes forces politiques, les religieux et la société civile.
Un groupe de militaires, dénonçant ses conditions matérielles contre la rébellion touareg, a pris, le 22 mars, le pouvoir au Mali dont la partie nord est aujourd’hui totalement entre les mains du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui en a proclamé l’indépendance. L’Union africaine a rejeté cette déclaration.
Le 2 avril, à Dakar, la CEDEAO avait décrété un embargo total, avec effet immédiat, contre ce pays sahélien de 15 millions d’habitants en vue d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat militaire du 22 mars.
Cet embargo comprenait notamment la « fermeture de toutes les frontières des Etats membres de la Cédéao avec le Mali, sauf à des fins humanitaires« , la « fermeture au Mali de l’accès aux ports maritimes des pays côtiers de la CEDEAO ».
L’accord cadre signé vendredi prévoit la mise en place d’un gouvernement par intérim qui doit être piloté par le président de l’Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, qui a regagné Bamako depuis samedi.
Concernant la rébellion armée qui a proclamé l’indépendance du nord du Mali, Alassane Ouattara a réaffirmé la position des Chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO, qui « demande le strict respect de l’intégrité territoriale du Mali ».
A cet égard, le Comité des chefs d’Etat major de la CEDEAO, qui s’est réuni le jeudi 5 avril 2012 à Abidjan, a arrêté les mesures préparatoires pour le déploiement rapide des troupes de la CEDEAO pour parer à toute éventualité, a annoncé le chef de l’Etat ivoirien.
« Ces dispositions seront soumises dès la semaine prochaine au Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO », a-t-il ajouté.