Retour à l’envoyeur!
La proclamation d’indépendance de l’Azawad annoncée vendredi 6 avril par les touaregs du MNLA a été condamnée de façon catégorique par les différents partis maliens ainsi que par l’Union africaine et la communauté internationale. Chacun s’accorde à dire que l’intégrité territoriale de cette région du nord du Mali n’est pas négociable et souhaite que le MNLA revienne à la raison, de gré ou de force.
La proclamation d’indépendance formulée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été unanimement condamnée, non seulement par la junte mais également par les principaux leaders de la classe politique malienne. Reconnaissant implicitement son impuissance à protéger les populations du nord, le capitaine Sanogo, le chef des putschistes, a simplement appelé les habitants «à résister» par leurs propres moyens.
L’ex-ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé se demande, lui, «par quel moyen les responsables du MNLA ont consulté les populations du nord pour prétendre parler en leur nom et vouloir les libérer et proclamer leur indépendance». Pour le leader du PARENA (Parti pour la Renaissance Nationale), il est encore temps «que le MNLA se ressaisisse».
Soumaïla Cissé, le président de l’URD (l’Union pour la République et la Démocratie) qui est né à Tombouctou et a vécu dans cette région, affirme pour sa part que l’intégrité territoriale du Mali «n’est pas négociable». Très fermement, il assure que le pays boutera bientôt, par les armes, le MNLA de cette partie du territoire que le mouvement a lui-même conquis par les armes. Les mouvements qui contrôlent le nord du Mali sont pour lui, «une alliance de terroristes, de brigands armés, de trafiquants de drogue, d’islamistes».
Pour Ibrahim Boubacar Keïta le président du RPM (Rassemblement pour le Mali), cette proclamation d’indépendance est une agression contre le Mali. Il estime que le pays «va reconquérir très rapidement l’ensemble de son intégrité territoriale, y compris par la force».
A l’extérieur du pays, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) étudie pour sa part la possibilité d’une levée des sanctions contre le Mali, à peine les conditions posées par l’organisation régionale seront pas remplies.
De son côté, l’Union Africaine (UA) a également fustigé la proclamation d’indépendance de l’Azawad.
«C’est une plaisanterie!», s’est exclamé Jean Ping, le président de la Commission de l’UA. «La prétendue déclaration d’indépendance du Nord-Mali est nulle, non avenue » a-t-il appuyé, tout en appelant l’ensemble de la communauté internationale à soutenir cette position de principe de l’Afrique.
Pour l’Union européenne, pas question de remettre en cause l’intégrité territoriale du Mali. Même chose pour la France, qui a appelé le MNLA à dialoguer, une position partagée également par l’Algérie qui compte près d’un millier de kilomètres de frontière avec le Mali.
Lle Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia (ancien médiateur dans le dossier touareg), annonçant une prochaine réunion à Nouackchott du CEMOC (Centre d’état-major commun antiterroriste, regroupant l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie) a déclaré que la solution ne passera pas par une éventuelle intervention extérieure.
«Chaque fois qu’un acteur étranger joue un rôle essentiel, c’est un dérapage programmé», a-t-il insisté.