De Mali en pis?
La confusion règne toujours à Bamako. Dans la capitale malienne, des affrontements armés ont opposé des membres de la junte à des bérets rouges, les parachutistes fidèles à Amadou Toumani Touré.
Le centre névralgique qu’est le siège de l’ORTM, la radio-télé nationale malienne, serait aux mains de la garde du président déchu. Il y aurait au moins trois morts. Du côté de l’ex-junte cependant, on affirme contrôler la situation. La présidence par intérim n’a fait aucun commentaire. La réunion prévue entre les mutins et la médiation de la Cédéao est annulée.
Selon des témoins, une quinzaine de soldats casqués ont pris d’assaut l’ORTM à bord d’un camion de troupes prenant par surprise les militaires qui assuraient la sécurité à l’entrée des locaux de la télé.
D’après un jeune homme, présent sur place, des rafales se sont abattues sur les gardes, faisant selon toute vraisemblance plusieurs morts. Les assaillants ont fait sortir le personnel pour investir les lieux.
Les soldats ne portaient pas de bérets rouges mais plusieurs sources concordantes confirment que c’est bien ce corps d’élite de l’armée malienne resté fidèle au président Amadou Toumani Touré au moment de sa chute qui a pris l’initiative de cette attaque contre la junte.
Les bérets rouges auraient réagi après la tentative d’arrestation de leur chef, le colonel Guindo par les hommes du capitaine Amadou Sanogo.
Plusieurs sources affirmaient que les bérets rouges avaient ainsi pris le contrôle de l’ORTM et de l’aéroport et se dirigeaient vers le camp militaire de Kati, le siège de la junte. Des représentants de la junte assuraient, pour leur part, maîtriser la situation et être prêts à mener la contre-offensive.
« J’ai vu au moins trois corps, je ne sais pas s’ils étaient morts ou blessés (…) Les militaires nous disaient que leur objectif était de sécuriser le pays« , urait déclaré un témoin de l’assaut mené sur l’ORTM, et qui se trouvait dans les locaux de la radio télévision malienne lorsque des militaires casqués sont arrivés.
Devant cette nouvelle explosion de violence militaire, les habitants de Bamako ont massivement traversé le fleuve pour se mettre à l’abri sur l’autre rive plus calme.