L’arbitre a suspendu le match pendant 4 minutes.
A la 9ème minute de la seconde mi-temps, l’attaquant de Brescia bloque le ballon avec ses mains et le botte en corner. Ses compagnons et adversaires le calment, l’arbitre Mariani arrête le match pendant plus de 4 minutes. À un moment donné, il n’en pouvait plus, il a pété les plombs. Il a pris le ballon dans sa main et l’a botté en signe de protestation contre le virage de Vérone, ses refrains ironiques, ses insultes et ses « bouuu » racistes.
À la 10ème minute de la seconde mi-temps, de match disputé, Vérone-Brescia a été transformée en un énième épisode de racisme en Serie A, incapable de guérir la maladie la plus odieuse et la plus répandue dans les stades. Mario Balotelli, toujours la cible des pires insultes et chorales, ne pouvait pas supporter plus. Il défendait le ballon près du drapeau de corner, il en a eu assez et il l’a botté dans le virage. Un geste fort. L’arbitre Mariani n’a pas compris, il lui a collé un carton jaune. Et l’attaquant de Brescia, comme une fureur, s’est dirigé vers les vestiaires, déterminé à quitter le terrain. Ses coéquipiers et ses adversaires l’ont bloqué.
« Mais vous n’entendez pas? Y en a marre, je ne joue plus« . Ce n’est qu’alors que l’arbitre a compris la gravité de la situation et a interrompu le match. Il a demandé au speaker du stade de faire une annonce contre les attitudes discriminatoires, menaçant d’interrompre le match, suspendu pendant 4 minutes. Balotelli s’est calmé, ils l’ont convaincu de rester, tandis que le public criait ironiquement son nom: « Mario, Mario! ». L’arbitre a retiré son carton jaune.
Vérone venait d’ouvrir le score et a remarqué dans la phase finale. Balotelli lui-même, avec un grand but, a réduit e score mais ça n’a n’a pas suffi à éviter la défaite à Brescia.
SuperMario a confié son état d’esprit dans un post: « Aux gens de ce virage qui ont fait les cris de singe: ayez honte! Honte à vous-mêmes devant vos enfants, vos femmes, vos parents, votre famille et vos amis« . Il avait déjà posté une vidéo avec des enfants noirs l’incitant, accompagnée des mots « y en a marre« , « amour » et le message: « Le racisme est ignorance et il y a beaucoup d’ignorants autour de ça« .
Mais cette fois-ci, Vérone rejette les accusations. Beaucoup disent qu’ils n’ont pas entendu, nient les chœurs racistes. L’entraîneur de Vérone, Ivan Juric, plus que les autres. « Il n’y a aucun cas. Il y avait des imbéciles et des sifflements, stop! Les racistes me dégoûtent; pour moi qui suis croate, ils me crient ‘sale gitan’. Personne n’a rien entendu, trêves de mensonges« .
Le président de Vérone, Maurizio Setti, est en mouvement. « Nous n’avons rien entendu. Les fans de Vérone ont une façon sympathique de se moquer, mais le racisme n’existe pas« .
L’entraîneur de Brescia, Eugenio Corini (licencié après cette énième défaite), donne une version opposée. « Si l’arbitre a décidé de suspendre la course, il a dû se passer quelque chose« .
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Vincenzo Spadafora, parle de « profond embarras. Nous avons besoin d’initiatives concrètes« .
Sur le terrain, les joueurs de Brescia ont entendu les « bouus ». Et les inspecteurs du Parquet fédéral aussi: ils ont tout écrit, ils feront rapport. Le club Vérone risque de payer, pas les racistes qui, selon Setti, « doivent être radiés« . Tout le monde le dit, mais ils continuent à entrer dans les stades.
(Vidéo du match: épisode Balotelli à 2’08)