L’Afrique du Nord honore «Noor»!
Visiblement, le secteur des énergies renouvelables a de beaux jours devant lui au royaume chérifien où un ambitieux programme éolien intégré, lancé en 2010 pour porter la puissance installée éolienne à 2.000 MW à l’horizon 2020, à partir de 5 sites identifiés(Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah) vient de connaître une avancée spectaculaire avec l’inauguration, par le roi Mohamed VI, vendredi 10 mai dans la commune rurale Ghessate (Province d’Ouarzazate), du lancement des travaux de construction de la première centrale du complexe solaire intégré d’Ouarzazate, baptisée «Noor» (lumière).
D’une capacité de 160 MW, elle devra atteindre à terme une capacité de production globale de 500 MW. Déjà la plus grande centrale thermo-solaire jamais réalisée au niveau mondial (en termes de capacité de production), elle sera opérationnelle, dans un délai de 28 mois.
Non seulement elle permettra la promotion de l’industrie locale, l’acquisition d’une expertise de haut niveau en la matière, le développement intégré de la région d’implantation, ainsi que la production d’une énergie électrique propre et renouvelable, mais elle fera du Maroc une plateforme modèle pour le développement de l’industrie des énergies renouvelables à l’échelle planétaire.
A en croire, M. Mustapha Bakkoury, président du directoire de la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN), la station Noor est un véritable levier de développement industriel pour la région. L’homme qui parlait devant le Souverain, précisera que son institution, Masen, a accordé, depuis sa création, une grande priorité à la mise en œuvre de ce projet, compte tenu des perspectives prometteuses qu’il ouvre pour le Maroc aussi bien aujourd’hui que dans l’avenir, soulignant au passage «ce projet bénéficie du soutien de bailleurs de fonds internationaux, d’importants opérateurs et développeurs d’énergie solaire et d’acteurs de la société civile».
Et même si nul doute que le projet répond aux besoins futurs d’électricité, il reste vrai qu’il prouve, si besoin en était, que le Maroc accorde une importance particulière à la préservation de l’environnement et à l’inscription de ses plans de développement socio-économiques dans une vision de développement durable.
A cela s’ajoute une autre réalité: il est d’autant plus stratégique que la demande nationale en énergie électrique est de plus en plus croissante. Mieux, c’est un projet structurant qui contribuera, sans nul doute, à alléger la facture énergétique du Royaume qui affiche ici une ferme volonté de réduire le recours à des sources d’énergie dont ne sont maîtrisés ni les disponibilités ni les coûts.
Non seulement, le Maroc s’offre un évènement d’envergure pour promouvoir ses ambitions, mais les bénéfices de ce choix stratégique pourraient se faire sentir au-delà de ses frontières, et ce dans une perspective d’intégration régionale et mondiale.
Voilà, certainement, pourquoi le Souverain est si attaché au secteur des énergies renouvelables, lui qui a veillé au déroulement de la phase de lancement de ce programme national ambitieux et réaliste.
