L’Afrique est un gros marché pour les pays producteurs de médicaments mais les 95 % de sa consommation proviennent de l’importation.
Le continent ne participe que pour 3 % seulement à la production mondiale de ces médicaments. C’est le constat amer rendu par des professionnels des produits pharmaceutiques lors du 11ème Forum Pharmaceutique Iinternational, à Dakar, qui a vu 800 participants dont 400 pharmaciens venant de 21 pays.
Les responsables d’industries pharmaceutiques et les professionnels du secteur se sont concertés autour de la problématique du médicament dans le monde, dans l’objectif de cerner le thème crucial de «la pharmacie du 3ème millénaire», comme indiqué par le Professeur Bara Ndiaye, chargé du Programme scientifique.
Des sous thèmes ront également été développés portant notamment sur le rôle du pharmacien face aux maladies comme le paludisme, le Sida, la tuberculose et la santé maternelle. De quoi démontrer que les pharmaciens ont un grand rôle à jouer dans l’atteinte des OMD (Objectifs Du Millénaire) 4, 5 et 6.
Sur la question cruciale de la production mondiale de médicaments, les professionnels de ce secteur n’ont pas pris de gants pour mettre à nu le fossé qui existe entre les pays du Nord et ceux du Sud. Ainsi, il est établi que le continent ne produit que 3 % de la production mondiale en médicaments.
Ce qui signifie que plus 95 % des approvisionnements de ces produits proviennent d’Europe et d’ailleurs. Une situation préoccupante qui fera dire aux professionnels de ce secteur que seuls quelques pays d’Afrique du Nord s’illustrent exceptionnellement dans leur production nationale. Par exemple:
■ la Tunisie fabrique 75 % de son approvisionnement;
■ le Maroc satisfait à 67 % ses besoins propres;
■ et l’Algérie en est à 33 %.
Pour l’Afrique subsaharienne, le retard accusé dans le domaine est déplorable. C’est le cas notamment du Sénégal qui importe 80 % de ses médicaments.
Ainsi la rencontre de Dakar a servi de cadre de rupture par rapport aux réponses sur autant de questions touchant les médicaments.
L’autre défi que le deuxième forum de Dakar a eu à relever concerne l’application des recommandations. Car selon, le chargé de communication de cette rencontre, tout ce qui a été édicté pendant les 11 ans d’existence de ce forum n’a pas été suivi d’effet.
Comme quoi il faudra surtout porter remède à cela aussi.
Afri-Nous