Ça déménage du ménage au… déminage!
Margarida Luis Sitoe est l’une des nombreuses femmes employées par l’une des quatre entreprises de déminage humanitaire partenaires du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) : Handicap International, Norwegian People’s Aid, The Halo Trust et Apopo.
« Le travail est dur, mais passionnant et, en tant qu’Africaine, j’ai le sentiment d’être de pouvoir me prendre en charge », dit-elle à propos de son travail chez Apopo.
Grâce à leur soutien, le Mozambique est en passe d’atteindre son objectif et de neutraliser toutes les mines antipersonnel sur son territoire avant la fin décembre 2014. Depuis 2012, 18 millions de mètres carrés de terres ont été nettoyés. Il en reste environ 5,2 millions.
Impliquer les femmes dans les activités de déminage permet de les responsabiliser en leur donnant un salaire, mais cela va bien au-delà.
Les femmes et les enfants sont les principales victimes des mines. En effet, ce sont eux qui cultivent la terre, qui se chargent des corvées d’eau, et qui récoltent le bois dans les zones à risques. De plus, ils ont du mal à faire entendre leur voix dans les pays en conflit car ils ne font partie d’aucun groupe organisé.
C’est pourquoi la participation des femmes est cruciale à chaque étape, qu’il s’agisse du déminage, de la dépollution, de la sensibilisation aux dangers des mines, ou des activités de recouvrement.
« En impliquant autant les femmes que les hommes dans les activités de déminage, on obtient une vision plus large des problèmes », estime Jennifer Topping, coordinatrice résidente de l’ONU et représentante résidente du PNUD au Mozambique. « Les efforts déployés envers ces communautés n’en seront que plus efficaces. »
Au cours des deux dernières années, le PNUD a collaboré avec l’Institut national de déminage (IND) à la mise en œuvre des recommandations du Programme d’action antimines sur la problématique hommes-femmes.
Les mines antipersonnel sont l’héritage de la guerre d’indépendance, de la guerre en Rhodésie (aujourd’hui le Zimbabwe) ainsi que du conflit brutal qui a opposé l’armée gouvernementale aux forces rebelles pendant 16 ans.
La situation au Mozambique est complexe. Il y a un grand nombre de mines autour des infrastructures-clés, des installations militaires et elles sont disséminées à travers le pays avec de nombreux autres restes explosifs.
Sous la houlette du gouvernement, grâce aux fonds engagés par les donateurs internationaux et à la coordination du PNUD, le nombre de mines a considérablement baissé.
Depuis le mois dernier, par exemple, Maputo est officiellement la sixième des dix provinces du pays à avoir nettoyé tous ses champs de mines répertoriés.
Les participants aux opérations de déminage humanitaire indiquent que la cohabitation hommes-femmes sur le terrain représentait un sérieux défi au début. Mais le principe de l’égalité a fini par s’imposer.
En juin prochain, le PNUD aidera à coordonner la Troisième conférence chargée d’examiner l’application du Traité d’interdiction des mines antipersonnel.
Il s’agit de la première rencontre des États parties depuis leur dernière réunion à Maputo, il y a 15 ans. Ensemble, ils feront le bilan de ce qui a été accompli et le Mozambique y présentera ses résultats.
Ainsi, grâce au dévouement et à la volonté d’hommes et de femmes comme Margarida, les enfants peuvent s’amuser et se rendre à l’école en toute sécurité, et des communautés tout entières peuvent reprendre une vie normale.