«Je jure d’être fidèle à la République italienne, d’observer fidèlement la Constitution et les lois » … Ça a été un peu plus spécial le serment prononcé par un immigré nigérien à l’Hotel de ville de Brugnera, dans la province de Pordenone.
Car ça lui a permis de devenir italien, après une bataille qui est arrivée jusqu’au Parlement. Le nigérien avait déjà tenté en janvier, mais le maire de la Lega Nord, Ivo Moras, l’avait renvoyé. « Il est en Italie depuis 20 ans, mais il ne sait ni lire ni comprend l’italien. Je ne peux pas le faire devenir italien« , avait expliqué le maire.
Moras n’était que le dernier parmi tant d’autres nombreux maires, qui se sont mis à jouer aux professeurs, testant la langue italienne des aspirants italiens, les empêchant de prêter serment, malgré qu’ils eussent mené à bien le processus pour parvenir à la nationalité italienne. Des épisodes qui dorénavant ne devraient plus arriver.
C’est le ministre de l’Intérieur en personne qui a confirmé, à la Chambre des Députés, que les maires ne peuvent pas prendre des initiatives de ce genre. La loi ne leur reconnaît « aucun pouvoir d’intervention pour contrôler, au moment du serment, l’effective connaissance de la langue italienne, et exercer à cet égard toute forme d’opposition« , a-t-il déclaré.
Le message est également arrivé à Brugnera, avec une lettre signée par le préfet de Pordenone, et Ivo Moras a dû finalement obéir.
«J’ai accepté le serment du citoyen d’origine nigérienne citoyen», a annoncé sur Facebook le maire en personne, qui n’a toutefois pas perdu l’occasion de rétorquer: « Le soussigné et la Lega Nord lutteront, à tous les niveaux, pour veiller à ce que qui devient italien possède ces caractéristiques requises par tout pays démocratique en Europe … »