«N’écrivez pas le nom. C’est juste un enfant». Lucia Laurenzi est une mère et ferait tout pour protéger son fils. Il a la peau noire et vient juste d’avoir 6 ans, presque tous passés avec elle depuis que, à un mois à peine, la cigogne l’a apporté de Dakar, au Sénégal, dans les bras de sa nouvelle famille à Sesto Fiorentino.
Mais ce jour-là, Maman Lucia n’a pas eu le temps de le protéger contre un vulgaire geste raciste. «On était en train de marcher main dans la main dans le bourg, nous avons passé trois adolescents, l’un d’entre eux a fait le geste de donner un coup de pied à l’enfant en lui disant: « dégage, nègre de merde! ». A lui, vous comprenez? A lui qui ne sait même ce que cela signifie « nègre »».
La femme a pété les plombs. Elle a répondu aux insultes par des insultes. «J’avais les veines sur le point d’exploser», raconte-t-elle au site de notre groupe éditorial, Stranieriinitalia.it, dans un typique accent toscan. «Je hurlais en pleurs, et l’enfant aussi était en larmes. Même les gens qui avaient été témoins de la scène, s’en sont prises elles aussi mises à ces trois énergumènes, qui ont fui. Beaucoup sont venus nous consoler. La colère, le sentiment d’impuissance ont été ma première réaction. Le soir, à la maison, j’étais encore furieuse comme une bête».
Mais ensuite après, Lucia Laurenzi a vu d’un autre point de vue ce qui était arrivé, réussissant à trouver du bon dans un épisode méchant: «Là, dans la rue, il y a eu beaucoup de solidarité, beaucoup de gens qui ne sont pas restés indifférents à ce geste ignoble».
C’est ainsi donc qu’au lieu de penser à traquer et punir ces trois jeunes ( «ça ne m’intéresse pas, ce ne sont que des maléduqués, peut-être qu’ils ont des histoires difficiles au dos»), Maman Lucia a voulu écrire un message à ses concitadins, sur le mur Facebook « Les habitants de Sesto Fiorentino ». Elle y a raconté ce qui est arrivé, concluant ensuite: «Je voulais simplement vous dire MERCI! Merci à toutes ces personnes qui nous ont aidés, en ce moment très difficile pour nous».
Il en a suivi une avalanche de messages de soutien pour elle et son petit. Le Maire de Sesto Fiorentino lui-même a aussi écrit, tout comme tant de gens inconnues qui ont voulu témoigner et exprimer leur proximité.
«Cela confirme que le monde est composé à majorité de gens bien. Ce qui est arrivé, l’autre jour dans la rue, est très grave, mais ce que que cela a déclenché est quelque chose de très beau».
Stranieriinitalia.it