Le combat de Madiba!
L’espoir est-il encore permis de revoir l’icône de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, «sur pied»? En tout cas, le brusque changement sémantique de ces dernières 48 heures ne fait pas penser au meilleur. En effet son état de santé s’est brutalement détérioré au point que ses médecins parlent maintenant d’«état critique». Est-on en train de préparer l’opinion au pire? Sans aucun doute.
En effet, tout être humain naît, grandit et meurt et la Sainte Bible ne passe pas par quatre chemins pour le dire: «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras poussière». C’est une évidence, une loi de la nature et nul n’échappera à la Faucheuse. La mort est un passage obligé pour tous.
Mais en réalité, que représente la mort pour un homme de la trempe de Nelson Mandela qui va fêter ses 95 ans, le 18 juillet prochain? Loin de nous l’idée de souhaiter la mort du Prix Nobel de la paix, mais que doit-on encore attendre de celui-là même qui a donné plus d’un quart de sa vie à l’humanité, à l’Afrique, à son pays l’Afrique du Sud? Rien. Il faut le laisser partir en paix, sans souffrance. Car, que Madiba décède ou continue de vivre, il ne disparaîtra jamais du cœur et de la mémoire de l’humanité, des Africains, encore moins des Sud-Africains. Il est déjà dans l’Eternité et sa mort ne sera qu’un passage normal vers cette apothéose. A trop vouloir le garder pour nous et près de nous, ne faisons-nous pas preuve d’égoïsme? N’allons pas à l’encontre de la nature. Nelson Mandela ne mérite pas le traitement que nous lui infligeons.
Autant il est difficile de se défaire d’un être cher, autant on n’aimerait pas le voir souffrir. Assurément, notre monde, fait d’hypocrisie, de haine, de vanité et de corruption, ne mérite plus Madiba. S’il avait la possibilité de choisir entre son état actuel et la mort, ce grand homme n’hésiterait pas à opter pour la mort, pour le retour, car les icônes, les vieux sages comme lui n’aiment pas voir leurs proches souffrir tant pour eux. Le père de la Nation Arc-en-ciel aura tout eu et tout connu: les plaisirs, les souffrances, les honneurs, la gloire et la longévité avec à la clé, le profond et l’intime sentiment d’avoir été utile à l’Afrique, au monde à travers deux legs incommensurables: l’humilité et le pardon.
Que peut-il encore demander de plus à ce monde, si ce n’est le repos éternel? Lorsque vient le moment de choisir entre la souffrance d’un être cher et sa mort, on ne choisit pas sa souffrance. Les Sud-africains doivent accepter cette éventualité à laquelle est destiné tout mortel.
Eux qui ont tout eu de lui, devraient plutôt rendre grâce à Dieu pour leur avoir donné une telle personnalité et songer à inculquer les valeurs de Madiba à la jeune génération actuelle et aux générations futures. C’est à ce seul prix qu’il continuera de vivre et de rester à jamais dans les cœurs. Du reste, n’oublions pas que «les héros ne meurent jamais».