A l’Haram…bage?
Six personnes tuées et de nombreux blessés. C’est le bilan de l’attentat-suicide perpétré, mercredi 30 juillet, par une femme kamikaze sur le campus d’une université de Kano, la plus grande ville du Nord du Nigeria.
Six personnes tuées et de nombreux blessés. C’est le bilan de l’attentat-suicide perpétré, mercredi 30 juillet, par une femme kamikaze sur le campus d’une université de Kano, la plus grande ville du Nord du Nigeria. Cet attentat porte à 6 le nombre d’attaques terroristes perpétrées dans cette ville, dont 4 par des femmes kamikazes.
L’engagement des femmes aux côtés de Boko Haram, risque de rendre la lutte plus complexe
L’entrée en scène de l’autre moitié du ciel est un fait rarissime. En vérité, c’est un véritable tournant dans le mode opératoire de la secte islamiste Boko Haram. Et cette nouvelle donne ne peut que susciter inquiétude et réprobation.
Car, comme on le dit, ce que femme veut, Dieu le veut. Considérée à tort ou à raison comme vulnérable, la femme et c’est bien connu, arrive toujours à ses fins, surtout quand elle est décidée. C’est dire que l’engagement des femmes aux côtés de Boko Haram, risque de rendre plus complexe la lutte contre cette nébuleuse.
La femme, on le sait, est moins suspecte que l’homme sur bien des plans, notamment en matière de terrorisme.
Toujours est-il qu’il est difficile, sous nos cieux, pour des questions de pudeur, de procéder à une fouille systématique et minutieuse d’une femme, surtout lorsqu’elle porte une tenue religieuse. D’ailleurs, on se demande d’où proviennent ces femmes porteuses de bombes?
S’agit-il de femmes qui épousent la cause de Boko Haram où s’agit-il des lycéennes enlevées en avril dernier à Chibok? En tout cas, avec Boko Haram, aucune hypothèse n’est à écarter, tant il est capable de tout.
En s’attaquant à une université, Boko Haram se repaît du sang d’innocents mais étale aussi, comme elle l’a toujours fait, toute sa haine de la civilisation occidentale.
Le Nigeria doit, au regard des multiples attaques contre les lycées et universités, prendre des dispositions pour mieux les sécuriser. Mais a-t-il seulement les moyens de relever ce défi? Rien n’est moins sûr.
Boko Haram ne fait qu’engranger des victoires
Ce qui est cependant certain, c’est que ces attentats répétés au Nigeria et au Cameroun montrent toute la détermination de la secte à aller encore plus loin dans l’ignominie.
Qui arrêtera donc Boko Haram ? C’est la question que l’on est en droit de se poser, au regard de sa force de frappe. Du reste, en dépit des moyens considérables déployés pour traquer ces illuminés, les résultats se font toujours attendre.
On peut même dire que Boko Haram ne fait qu’engranger des victoires avec notamment l’enlèvement au Cameroun de l’épouse du vice-Premier ministre. En tous les cas, si le Nigeria tient à venir à bout de ce mouvement terroriste, il devra identifier son bras financier et lui réserver le lit de Procuste.
Il devra aussi travailler à démasquer tous les complices de cette vermine. Il devra enfin amener les populations à collaborer davantage avec les forces de l’ordre.
Mais tout cela ne sera possible que si les services de renseignements nigérians fonctionnent efficacement. Boko Haram est en train de se « talibaniser » dangereusement et il faut craindre que cette secte ne recrute des adeptes au sein des universités et des casernes. Et si elle y parvient, il sera encore plus difficile pour le Nigeria de se tirer d’affaire.