Africanuke?
21 pays d’Afrique s’intéressent au nucléaire, une énergie présentée comme propre et efficace. C’est à l’image de l’Afrique du Sud qui envisage la construction de plusieurs nouvelles centrales nucléaires.
L’Afrique du Sud a accueilli le Congrès de l’industrie du nucléaire en Afrique 2014 (Nuclear Industry Congress Africa 2014), qui visait à développer l’énergie nucléaire à travers le continent. Prétoria envisage la construction de plusieurs nouvelles centrales nucléaires. Au total, 21 pays du continent s’intéressent à cette énergie présentée comme propre et efficace.
Mais elle ne fait pas l’unanimité, loin de là. Dominique Gilbert, membre fondateur de la Coalition contre l’énergie nucléaire en Afrique du Sud (Coalition Against Nuclear Energy South Africa), s’inquiète de l’enthousiasme de Prétoria pour le nucléaire, alors que le public ignore ses défauts.
«Malheureusement, le grand public n’a guère reçu d’informations sur les dangers du nucléaire et certainement pas sur ce que cela coûte. Il ne s’agit pas seulement de la santé. Nous pensons que cela mettra le pays en faillite. Car c’est entièrement et absolument hors de prix», explique Dominique Gilbert.
L’Afrique du Sud est déjà dotée des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Koeberg, dont les déchets sont traités à l’usine de Vaalputs. Mais elle n’a pratiquement rien fait pour étudier l’impact de ces installations sur les populations avoisinantes, affirme Mme Gilbert.
Pour d’autres scientifiques, les méfaits du nucléaire sont moins préoccupants que ceux du charbon, que privilégie aujourd’hui l’Afrique du Sud.
Selon le physicien Kelvin Kemm de Nuclear Africa, il est clair que de toutes les sources d’énergie, le nucléaire s’est avéré le plus sûr. Le public ne le comprend pas, à cause des campagnes de désinformation, souligne-t-il.