Honneur… au maire Omar!
Le village sarde de Modolo (Oristano) vante un record: celui d’avoir un maire italo-égyptien, reconfirmé aux récentes élections municipales. «Mon histoire? Ce n’est pas une vraie nouveauté pour mon île« , dit-il.
Né et élevé en Sardaigne, Omar Aly Hassan Kamel a 32 ans et il est le premier maire de «seconde génération» en Italie. Modolo, la plus petite commune de la Sardaigne, l’a réélu maire, mais son engagement civil ne se termine pas avec l’administration de la ville.
«Ma première rencontre avec la politique remonte à plusieurs années, j’étais encore mineur lorsque je suis devenu représentant de l’institut supérieur que je fréquentais auquel j’ai assisté, tout commence à partir de cette expérience. À 18 ans, je suis devenu conseiller municipal à Modolo, sans pour autant abandonner l’engagement à défendre les droits des étudiants. A 22 ans, j’ai été élu représentant des étudiants à l’Agence Régionale pour le Droit des Etudiants, je représentais les instances de plus de 20.000 jeunes. Durant ces années, est montée en moi la passion et l’engagement envers la tutelle des affaires publiques».
«Il y a 5 ans, pour la première fois, ma communauté m’a demandé de prendre les rênes de l’administration de la ville. Modolo, dans la province d’Oristano, est une petite commune de 2000 habitants, mais c’est dans des réalités comme celle-ci qu’il est plus difficile de travailler. C’est un véritable champ miné, il y a des difficultés du point de vue des ressources et des procédures, tous les jours on doit chercher d’autres alternatives pour atteindre les objectifs. Dans une petite ville, on fait face à des problèmes réels, comme l’entretien des routes, les liaisons du courant électrique ou la gestion d’un terrain de sports. Faire le maire ici signifie être un point de référence constant pour les citadins, pour ces raisons, j’ai décidé de me rendre disponible pour un second mandat« .
«Pour moi, la politique est un terrain d’entraînement pour la vie et c’est stimulant; savoir de pouvoir aider les gens me donne beaucoup de satisfactions. Depuis 2011, je suis coordonnateur régional du Conseil de l’Association Nationale des Petites communes, en représentation de 268 administrations de la Sardaigne, ayant une population jusqu’à 3.000 habitants. Dans ma vie, il n’y a pas seulement la politique, je bosse dans le tourisme, je prépare mon doctorat en droit et je vais être papa« .
«Mon père est égyptien, il était ingénieur naval en Arabie Saoudite, et il a connu ma mère à Rome; de là, a commencé une correspondance de lettres et il a fallu plus de cinq ans avant qu’ils puissent être réunis; je suis le second de 4 enfants. La relation entre la Sardaigne et l’autre rive de la Méditerranée est pas dictée uniquement par la proximité, une partie de l’histoire de la Sardaigne est influencée par les Arabes, donc on peut dire que mon histoire n’est pas une réelle nouveauté pour mon île« .
Samia Oursana