De Blade Runner à… Blade Gunner?
L’athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius a fondu en larmes, vendredi 15 février dans la salle d’audience du tribunal de Pretoria, qui l’a formellement inculpé du meurtre de sa petite amie. Oscar Pistorius, super star mondiale pour avoir participé aux Jeux olympiques de Londres avec les athlètes valides, comparaissait donc pour la première fois ce vendredi matin.
Oscar Pistorius est entré dans le tribunal la mine sombre, en costume et portant une chemise bleue. Puis il s’est effondré en larmes, le visage entre les mains. Son père, son frère, assis dans le tribunal, ont essayé de le réconforter un peu.
Oscar Pistorius est poursuivi pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp. Le ministère public veut prouver le meurtre avec préméditation, ce qui est punissable de la prison à vie en Afrique du Sud. On est très loin de l’accident évoqué dans un premier temps. La jeune femme a été retrouvée morte, tuée par balles jeudi 14 février au matin, au domicile du triple champion paralympique, dans une banlieue chic de Pretoria.
Oscar Pistorius est défendu par les stars du barreau. Le ministère public a dépêché l’un de ses procureurs les plus talentueux pour cette affaire. Et devant le tribunal, les premiers débats ont notamment porté sur la question de la liberté provisoire. Finalement, la question a été ajournée à la semaine prochaine, mardi 19 février.
Oscar Pistorius reste en détention jusque là. Il ne séjourne pas en prison, mais dans une cellule du commissariat de police où il est arrivé après son audience.
L’émotion est intense en Afrique du Sud. Les radios et les télévisions sont passées en édition spéciale très vite, d’abord parce qu’Oscar Pistorius est une icône, un athlète hors du commun, plusieurs fois champion paralympique. Il est le premier amputé des deux jambes à avoir couru avec les valides lors des derniers Jeux olympiques de Londres.
«Comment un homme qui a tant accompli, qui est arrivé si haut, peut-il tomber si bas, si vite?», s’interrogeait l’un des présentateurs vedettes de la radio sud-africaine. Quand l’affaire a éclaté, Oscar Pistorius a bénéficié d’un énorme élan de sympathie. Le bruit a couru qu’il avait tué sa petite amie par erreur, la prenant pour un cambrioleur. Dans un pays très violent, où beaucoup sont armés, ce genre de drames arrivent souvent. Mais l’on parle maintenant de préméditation, de violences conjugales. C’est la consternation, parce que cela fait aussi écho en Afrique du Sud, un pays où les violences faites aux femmes sont quotidiennes.