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PEINE DE MORT: Légers progrès de l’abolition en Afrique subsaharienne

L’abolition… peine à progresser? 

Amnesty International a publié son rapport annuel sur les condamnations à mort et exécutions en 2012. Au moins 682 exécutions ont été signalées dans 21 pays, soit deux de plus qu’en 2011.

altEn Afrique subsaharienne, le nombre des condamnations et exécutions a également augmenté par rapport à l’année précédente du fait de leur hausse au Soudan et en Gambie. Néanmoins, précise l’organisation de défense des droits de l’homme, cette régression – décevante – ne remet pas en cause la tendance générale en faveur de l’abolition de la peine de mort.

Amnesty International a recensé au moins 449 condamnations à mort dans 19 pays d’Afrique subsaharienne et au moins 40 exécutions dans cinq pays de la région.

Malgré une hausse des chiffres, l’évolution de la situation dans plusieurs pays du continent africain a montré que la tendance favorable à l’abolition «restait forte dans la région», a souligné l’ONG.

Ainsi, le Bénin a ratifié le 2ème Protocole facultatif se rapportant au PIDCP, texte de l’ONU qui vise l’abolition de la peine de mort. «Lorsqu’un pays le ratifie, cela signifie qu’il a décidé de s’engager sur la voie de l’abolition», a précisé Anne Denis, responsable de la commission «Abolition de la peine de mort» à Amnesty international France.

Madagascar a également signé ce traité, même si elle ne l’a pas encore ratifié. Au Ghana – pays qui est en train de réécrire sa Constitution – le gouvernement a accepté les recommandations l’invitant à inscrire l’abolition de la peine de mort dans la nouvelle Constitution.

Autre signe encourageant : fin 2012, aucun prisonnier n’était sous le coup d’une condamnation à mort en Sierra Leone. De son côté, le Bénin n’a prononcé aucune sentence capitale. Même situation au Burkina Faso, en Ethiopie et au Malawi, contrairement à 2011.

Malgré ces signes encourageants, les condamnations à mort ont augmenté, particulièrement au Soudan, avec plus de 199 condamnations sur les 449 recensées en Afrique subsaharienne. Et c’est aussi au Soudan – note l’organisation de défense des droits de l’homme – qu’il y a eu le plus d’exécutions, avec au moins 19 sur les 40 répertoriées.

La situation en Gambie a également contribué à la progression du nombre d’exécutions. Pour la première fois, après un moratoire de près d’une trentaine d’années, 9 personnes ont été exécutées.

La même année, en 2012, au moins cinq personnes ont été condamnées à mort et au moins 36 détenus – dont beaucoup ont été déclarés coupables à l’issue de procès iniques ou fondés sur des motifs politiques – étaient toujours sous le coup d’une condamnation à mort et risquaient d’être exécutés à tout moment.

Amnesty International a modifié la classification de la Gambie pour la qualifier de pays non abolitionniste, alors qu’elle était considérée, jusqu’à présent, comme abolitionniste en pratique.

En dépit de ces revers décevants, la tendance mondiale vers l’abolition de la peine de mort s’est confirmée. Cependant, prévient aussi Amnesty International, la vigilance doit rester de mise.

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