21 jours pour convaincre!
Cette fois-ci, c’est vraiment parti et bien parti: en effet, suite au putsch de mi-septembre, les élections couplées présidentielle/législatives, initialement prévues pour le 11 octobre, ont dû être reportées au 29 novembre, et à l’heure actuelle, les chevaux sont lâchés!
3 semaines de campagne pour la présidentielle à partir de samedi 7 novembre à minuit, en attendant celle des législatives, qui durera 2 semaines pour compter de la semaine prochaine. Ces élections sont, il faut le souligner, historiques, et cela pour au moins 3 raisons:
♦ primo, ce sont les premières après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a balayé le régime Compaoré;
♦ secundo, nous assisterons à la présidentielle la plus ouverte et, cerise sur le gâteau, il n’est pas question de prime au sortant;
♦ tertio, elles interviennent dans des circonstances sécuritaires particulières marquées par la dissolution du RSP dont certains éléments sont encore dans la nature, l’attaque de Samarogouan et l’affectation de 25.000 éléments de la sécurité à la protection des votes; même que chaque candidat sera flanqué de 3 anges gardiens qui pourraient passer à 6 à sa demande à condition qu’il prenne en charge les 3 de plus.
Est-ce ce contexte sécuritaire exceptionnel qui nous a valu 2 messages alors qu’habituellement celui du président de la CENI est suffisant?
La répétition étant pédagogique, Me Barthélémy Kéré a réitéré son appel «à la raison et à la responsabilité de tous les acteurs pour que la campagne qui s’ouvre ne constitue pas un moment de spectacles désobligeants, une tribune de pugilats verbaux, encore moins un espace de prolifération de la violence sous toutes ses formes», tout comme «à la conscience professionnelle et à la responsabilité sociale des médias… »
Comme s’ils s’étaient passé le mot, c’est pratiquement le même appel qu’a lancé M’Ba Michel. On espère qu’il n’y aura pas de pêcheur en eau trouble, car les élections sont comme un jeu, et quel qu’en soit le ou les vainqueurs, c’est d’abord tout le Burkina qui gagne.
Comme a dit le président de la Transition, «restons tout de même vigilants et toujours confiants en la divine providence» pour que tout aille bien.