Dimanche, l’opposant Jean Ping s’est proclamé « élu » devant la presse et ses partisans à Libreville. Le président sortant Ali Bongo s’est dit vainqueur dans 5 des 9 provinces du pays. Les résultats sont attendus au plus tard mardi 30 août.
À peine les bureaux de vote étaient-ils fermés après un scrutin qui s’est déroulé sans incident, qu’Ali Bongo et Jean Ping, les deux candidats favoris à l’élection présidentielle, ont revendiqué chacun avoir été élu président de la République du Gabon.
Alors que les opérations de dépouillement se poursuivent, Alain Claude Bilie By Nzé, le porte-parole d’Ali Bongo – bien que n’indiquant aucun chiffre – donne vainqueur le président candidat: «Nous sommes, au vu des informations qui nous parviennent, en mesure d’affirmer que notre candidat Ali Bongo Ondimba emporte la victoire dans notre pays. Nous sommes donc déjà en route pour un second mandat».
Devant des centaines de partisans et la presse invitée à l’occasion, Jean Ping a quant à lui fait une déclaration solennelle aux allures présidentielles: «Il n’y aura aucune chasse aux sorcières. Je serai le président de toutes les Gabonaises et de tous les Gabonais».
Accrédité pour cette élection présidentielle, le Haut Conseil des Acteurs Non Étatiques du Gabon appelle au respect du vote. Nicaise Moulombi est le président du HCANEG: «À cette élection, pour la première fois, la transparence a joué. Il faut que cette transparence aille jusqu’au bout. Donc nous demandons à tous les candidats de se réserver de toutes déclarations et nous avons foi en nos institutions car elles seront devant l’histoire des générations actuelles et futures».
Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur a invité les différentes parties à ne donner aucun résultat ou à ne s’aventurer à une quelconque déclaration de victoire.
La CENAP (Commission Électorale Autonome et Permanente) annonce que les résultats seront connus au plus tard mardi. L’heure retenue est 17 h.
En France, ancienne puissance coloniale encore influente au Gabon, le Parti socialiste a prévenu dans un communiqué qu’il serait «d’une extrême vigilance» à l’heure des résultats, soulignant qu’une «alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple» étant donné que la famille Bongo gouverne le Gabon depuis un demi-siècle.