in

PRESIDENTIELLE MALIENNE: Vers un hold-up électoral?

L’anorMalité des déclarations!

Aussitôt après la fermeture des bureaux de vote de l’élection présidentielle du 28 juillet au Mali, des médias ont commencé à diffuser des résultats. La polémique, qui enfle présentement, n’a pas tardé à éclater. Elle met aux prises deux grosses pointures de la saynète politique. D’un côté, le virevoltant et fringant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de l’autre, le flamboyant et habile, Soumaïla Cissé.

altLe premier camp, par le truchement d’un cadre du Rassemblement pour le Mali (RPM), Mamadou Camara, a déclaré: «Selon les informations en notre possession, qui ne sont pas des informations officielles, mais qui sont sur la base des résultats remontés par nos délégués après dépouillement, il n’y aurait pas de second tour… ».

C’en était déjà trop pour que les partisans d’IBK envoient des messages par téléphone pour dire «Takokélé», expression en langue bambara qui signifie «Nous avons gagné dès le premier tour».

Faux, répond Soumaïla Cissé, de l’Union pour la république et la Démocratie (URD), qui est lui-même monté au créneau. Peut-être s’est-il dit que l’heure est si grave que la voix d’un second couteau, qui fut-ce t-il, n’aurait pas eu les effets escomptés.

Le dandy de Tombouctou dit ne pas comprendre d’où viennent ces résultats. « On ne va pas faire comme dans d’autres pays où chacun se proclame vainqueur. On a dépassé ce niveau. Moi, les retours que j’ai, c’est que je suis devant et qu’il y a un deuxième tour... », a-t-il martelé. Le commun des mortels, dans son ensemble, s’y attendait pour le moins.

De toute façon, M. Cissé vient, d’une façon ou d’une autre, d’avouer qu’il ne pouvait pas l’emporter au premier tour. On devine que le candidat de l’URD, qui avait d’ores et déjà bénéficié du viatique de 17 formations politiques, comptait sur le report de voix de ses camarades du Front pour la démocratie et la république (FDR), dans l’éventualité d’un second tour, pour prendre la haute main sur son rival le plus sérieux, IBK.

A présent, il doit être en proie au doute. Et pour cause, c’est le règne de la suspicion. Personne ne croit vraiment en la bonne foi et la sincérité de l’autre. Soumaïla Cissé ne souligne-t-il pas, sous cape, qu’il y a eu des fraudes en faveur de son concurrent ?

Plus grave, ses partisans ne dénoncent-ils pas l’immixtion d’une main invisible venue de l’étranger, qui veut assurer la victoire au forceps à Ibrahim Boubacar Keïta ? Si c’en était véritablement le cas, Ies leaders du FDR peuvent se dire qu’ils ont perdu la bataille.

Avec ou sans un deuxième tour, ils perdront, car dans un passé récent, sous les tropiques, dans des pays qu’on veut bien taire, on a appris que la victoire a été volée à des candidats avec la bénédiction de certains groupes de pression. Peut-être, si c’est la Droite qui était au pouvoir dans l’ancienne métropole, taxée à tort ou à raison, de ramer pour tel ou tel autre candidat, les choses se passeraient autrement.

Les conjonctures ont, de tous les temps, été profitables à l’une ou l’autre des parties qui se disputent un gâteau, n’en parlons pas du pouvoir. Si on s’en tenait à certains faits, on dirait tout simplement qu’IBK est bien parti. Il est membre de l’Internationale socialiste.

Mieux, il entretient des relations bien plus que simples avec des leaders du Parti socialiste français. Il s’agirait de Laurent Fabius, actuel ministre des Affaires étrangères, de Manuel Carlos Valls, ministre de l’Intérieur et de Ségolène Royale, ancienne candidate à la magistrature suprême et ex-compagne du Président Hollande, pour ne citer que ceux-là.

Comme si cela ne suffisait pas, le vieux, comme il ne serait pas exagérer de l’appeler, en raison de son âge, 68 ans, diplomate jusqu’au bout des ongles, a su se tailler des supports de poids à l’intérieur du pays. Il a été ouvertement soutenu par le Haut conseil islamique, une organisation de masse qui fédère tous les courants du Mali.

Que dire du supposé ou apparent soutien de la junte qui conserve encore une influence considérable dans la gestion des affaires courantes de l’Etat ? Avec autant de soutiens, les dénonciations, qui ne sont pour le moins pas toutes fantasmatiques, ne pourront pas arrêter la direction du vent. Et c’est « l’enfant terrible de Koutiala » que le vent aurait choisi d’emporter sur son passage.

Pour l’heure, il ne faut pas s’étonner que Ibrahim Boubacar Keïta soit proclamé vainqueur, dès le premier tour. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, qui doit proclamer les résultats, est attendu avec impatience par les deux camps qui font officiellement montre de patience. Confirmera-t-il ou infirmera-t-il les rumeurs que d’aucun voit comme une machination destinée à conditionner les esprits ?

COMMUNAUTE SENEGALAISE DE SASSARI: La visite de Serigne Mame Mor M’backé – Semaine culturelle de la Confrérie Mouride

HOROSCOPE AOUT 2013: Poissons (20 Février- 19 Mars)