Une initiative pour reconnaitre et mettre en valeur le rôle des femmes en Afrique.
Cette proposition est à l’initiative de CIPSI, coordination de 48 associations de solidarité internationale et de Chiama l’Africa, née à Dakar, au Sénégal, à l’occasion du séminaire international pour un Nouveau pacte de solidarité entre l’Europe et l’Afrique, qui s’était déroulé du 28 au 30 décembre 2008.
«L’Afrique marche avec les pieds des femmes». Ce projet, initié conjointement par des ONG italiennes et sénégalaises a pour objectif de proposer une candidature des femmes africaines à cette prestigieuse récompense internationale.
La démarche de cette campagne de lobbying initiée le 10 mai 2011 à Dakar, au Sénégal vise à «recueillir partout en Afrique un minimum de deux millions de signatures» pour «la pétition pour l’octroi d’un prix Nobel de la paix aux femmes africaines».
Selon Fatma Siby Fall, la coordinatrice du comité scientifique de la section sénégalaise de cette campagne, «il s’agit de faire reconnaître le rôle pionnier des femmes dans le développement du continent africain».
Afin de collecter les deux millions de signatures qu’elles estiment necéssaires pour que leur demande soit crédible aux yeux de l’institution qui remet la récompense, un comité scientifique a donc été mis en place pour «détecter des femmes leaders à travers le continent». Les organisatrices indiquent également que ce n’est pas une campagne pour l’attribution du prix Nobel de la paix à une personne ou à une association:
«Nous voulons que ce soit une sorte de prix Nobel de la paix 2011 collectif», indique le document publié à l’occasion du lancement de la campagne (PDF).
La proposition naît à partir de la constatation du rôle croissant que les femmes africaines ont acquis dans la vie quotidienne de l’Afrique. Les femmes sont actrices et facteurs de développement, aussi bien dans les domaines de la vie quotidienne que dans les activités politiques et sociales. En Afrique, ce sont les femmes qui régissent l’économie familiale dans le déroulement de ces activités, surtout d’économie informelle qui permet chaque jour, même dans les situations d’urgence, la reproduction du miracle de la survie.
■ micro finance: des anciennes tontines de l’Afrique occidentale jusqu’aux formes plus élaborées de micro crédit partout en Afrique;
■ formes autochtones de développement économique et social, à travers l’organisation capillaire des activités économiques et sociales dans les villages;
■ protection de la santé, surtout contre la maladie du VIH et de la malaria: formation sanitaire dans les villages, lutte engagée contre les pratiques traditionnelles de l’infibulation et des mutilations génitales;
■ lutte pour la paix et engagement politique capillaire et non reconnu, très souvent avec le risque de subir des violences et abus de pouvoir.
La campagne est articulée suivant les modalités suivantes:
■ Lancement d’un manifeste-appel signé par des personnalités ayant un rôle international reconnu.
■ Prendre contact au niveau international pour créer un comité international et des comités nationaux, en Afrique et dans les autres continents.
■ Lancement ramifié de la campagne à travers des initiatives diffusées sur le territoire pour collecter des signatures de l’appel : congrès, initiatives de la société civile, rencontres organisées avec des femmes africaines, propositions de voyages en Afrique pour voir la réalité des femmes organisées, etc.
■ Mise à jour du site web multilingue www.noppaw.org , lieu officiel pour connaître les activités de la campagne, présenter les histoires de femmes organisées en Afrique et consulter les publications et dossiers sur les thématiques de genre.
En plus d’un comité scientifique dans chaque pays, une caravane sillonne chacun des 53 Etats africains afin de rencontrer les femmes œuvrant dans différents secteurs d’activités, et sensibiliser l’opinion sur l’importance de faire connaître le rôle majeur des femmes africaines dans les équilibres sociopolitique et économique.
Si la démarche est atypique, elle pose tout de même un certain nombre de difficultés, notamment sur la gestion des fonds dans le cas où le Nobel de la paix 2011 serait décerné de manière collective aux femmes africaines, comme c’est le souhait des organisatrices.
Ndèye Fatou Seck