Le jeune sénégalais, Ousmane, 21 ans, arrivé il y a 3 ans dans une pinasse, s’est réhabillé et est allé au boulot. «Mon cœur m’a dit que je devais le faire».
Il a entendu les cris de secours et a vu un homme au milieu du fleuve, dans la gelée matinale. Sans trop penser, il s’est déshabillé et, avec une température proche de zéro, il s’est jeté dans l’eau, portant à la rive l’aspirant suicidaire. Un geste héroïque, qu’Ousmane cissoko a accompli avec simplicité, en suivant ce que le cœur lui disait en ce moment-là. «Il y avait des gens qui criaient, j’ai vu cet homme, mais personne n’entrait dans l’eau, et mon cœur m’a dit que c’était la chose importante à faire», a-t-il dit.
C’est arrivé aux portes de Padova, sur le passage Romeo Bonetti, la passerelle piétonne reliant Ponte di Brenta au territoire de Cadoneghe. Il était 7h50 quand un vieux de 68 ans s’est jeté dans le fleuve pour se suicider. Il y avait une femme qui passait et non loin il y avait Ousmane, avec son vélo, allant vers son lieu de travail, une société de Limena. Le jeune sénégalais a entendu les cris désespérés, il a compris qu’il n’y avait pas de temps à perdre et que s’il ne plongeait pas, personne d’autre ne l’aurait fait.
«La jeune fille hurlait et j’ai senti mon cœur. Alors j’ai enlevé mes vêtements et je suis entré dans l’eau, j’ai attrapé cette personne avec ma main gauche, au milieu du fleuve. J’ai essayé de marcher, mais l’eau était trop haute, je m’enfonçais, donc avec l’autre main, j’ai nagé pour me rapprocher du rivage. Quelqu’un avait appelé les Carabinieri, puis est arrivée l’ambulance», raconte Ousmane.
Malgré le sauvetage, le vieil homme est arrivé dans de très graves conditions à l’hopital. Ousmane s’est séché, habillé, et est remonté sur sa bicyclette pour rejoindre son lieu de travail.
«Ils m’ont demandé si j’étais fatigué, j’ai dit non, parce que je suis habitué à bosser dans mon pays. Il était important que je fasse quelque chose et je l’ai fait».