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R. D. CONGO: Fondation Koffi Olomide – Contre les violences à la femme congolaise

Avec Quartier Latin, lutte sans quartier au viol?

L’artiste musicien Koffi Olomide, icône de la chanson congolaise et, sans nul doute le plus titré de sa génération, vient de s’engager dans un nouveau combat. Il s’agit de la protection de la fille et de la femme congolaises. Cela par le biais d’une organisation que le leader du groupe Quartier Latin vient de mettre sur pied: la Fondation Koffi Olomide contre les violences faites à la fille et à la femme, en abrégé «Fondation Koffi Olomide».


Dans un pays où le viol a souvent été utilisé comme arme de guerre, et où des traditions ancestrales confinent la femme à subir injustice, brimades et violences, le chanteur a du pain sur la planche. D’entrée de jeu, pourquoi cet engagement?

«De nombreuses stars, du monde des sports ou de la chanson s’engagent dans l’humanitaire pour contribuer à rendre notre monde davantage meilleur. Après réflexion, j’ai estimé qu’il était temps que je m’investisse dans la protection de la femme congolaise. Les violences dont elle est victime sont le fait de l’homme. Donc, c’est l’homme qui doit prendre conscience des mauvais traitements qu’il inflige à sa partenaire, et en conscientiser ses pairs», a confié le patron du Quartier latin.

La Fondation Koffi Olomide se donne plusieurs objectifs. Il s’agit, notamment de:

● sensibiliser la population, particulièrement les Hommes, contre la commission de toutes formes de violences contre la femme: viol, agression sexuelle, harcèlement sexuel, mauvais traitements, tabassages, coups et blessures, propos injurieux etc.;

● conscientiser les hommes, particulièrement les combattants, sur la protection des civils en temps de conflits, et sur le fait que les viols sont considérés comme un crime de guerre;

● vulgariser la Loi portant définition et répression du viol;

● conscientiser les personnes adultes, particulièrement les hommes, que entretenir des relations sexuelles avec des enfants mineurs relève du crime de viol, et est puni comme tel, même si l’enfant mineur était consentant voire demandeur;

● assister les victimes de violences sexuelles ou de la maltraitance due au genre;

● aider à l’enrichissement de l’arsenal législatif de la République Démocratique du Congo en vue d’une répression plus efficace de toutes les formes de violences faites à la femme et à la fille.

En ce qui concerne, justement, la Loi portant répression du crime de viol en RDC, il s’agit, à n’en pas douter, de l’une des plus répressives du monde. En effet, outre le fait que l’âge de la majorité sexuelle de la fille a été rehaussé à 18 ans révolus, quiconque introduirait une partie de son corps ou un objet (un stylo par exemple) dans un orifice quelconque d’une femme sans son consentement, se verrait condamné pour viol. Faut-il condamner cette loi?

«Non», répond Koffi Olomide. «Certains peuvent être scandalisés par la durêté cette loi, mais nous devons comprendre le souci du législateur du parlement de Transition 1+4 : nos soeurs, particulièrement dans les zones de conflits, ont subi pendant longtemps, des traitements franchement barbares. Ce qui devrait nous scandaliser, c’est d’apprendre qu’une femme a été violée collectivement et qu’ensuite ses violeurs ont vidé leur chargeur dans son sexe. Cela est arrivé pendant la guerre à l’Est. Au lieu de condamner la loi, apprenons tout simplement à traiter nos soeurs, nos mères, nos filles, nos copines, nos fiancées, nos épouses, nos amies, avec déférence et nous ne risquerons rien. Les Romains disaient: « dura lex, sedlex », la loi est dure, c’est la loi».

La Fondation Koffi Olomide s’est donnée comme devise ce joli proverbe des Bawoyo de Muanda: «Nsiyavala, muanakento», ce qui veut dire: «la valeur d’un pays, c’est la fille».

Pour atteindre ses objectifs, la Fondation compte utiliser divers instruments et initiatives ciblées:

● la réalisation et la diffusion des clips publicitaires en français et dans les quatre langues nationales en vue de conscientiser les hommes contre la commission de toutes formes de violences sexuelles ou de maltraitance domestique contre la femme et la fille, et conscientiser les combattants sur leur devoir de protection des civils en temps de conflit, particulièrement la femme et la fille, et sur le fait le viol est un crime de guerre;

● l’organisation des concerts géants gratuits, pendant lesquels le message contre les violences faites à la femme et la fille, ainsi que la vulgarisation de la Loi portant répression du crime du viol sera véhiculé, notamment, dans les provinces de l’Est du pays;

● l’ouverture d’un centre d’assistance juridique aux femmes et filles victimes de violences sexuelles ou de maltraitance domestique;

● l’organisation des visites sur terrain, dans les territoires du pays où le viol connaît une plus grande ampleur, afin d’assister les victimes et appeler les hommes à la prise de conscience;

● la réalisation et la diffusion des scénettes visant à mieux vulgariser la Loi portant répression du crime du viol.

Sur ce dernier point, celui que ses supporters surnomment « Le Grand Mopao », tient à préciser: «De nombreuses personnes ne comprennent lorsqu’on parle de viol dans certains cas. Il faut savoir qu’une fille qui n’a pas atteint 18 ans d’âge est mineure au regard de la loi. En conséquence, elle n’a pas de volonté. Même si elle est consentante, même si elle était demandeuse, la loi considérera toute personne qui aurait des rapports sexuels avec elle comme un violeur».

En tant que leader d’opinion à l’échelle nationale et de tout le continent, Koffi Olomide peut porter ce message très loin, jusqu’au coeur de ses millions de supporters.

 

 

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