Le complexe d’Inga devrait produire de l’électricité pour toute l’Afrique australe.
Les mauvaises perspectives du marché de l’aluminium ont amené BHP Billiton à renoncer, début février, à son projet de fonderie au Bas-Congo, mettant ainsi fin à son projet d’association avec l’Etat congolais dans la construction du barrage Inga 3. Une fois de plus, l’Etat congolais venait d’être floué après avoir tourné en bourrique ses partenaires de la SADC réunis au sein du Westcor pour développer Inga 3.
La compagnie minière basée en Australie ne financera donc pas la construction d’une 3ème centrale électrique à proximité de l’estuaire du fleuve Congo, considéré par les experts comme l’un des sites les plus prometteurs au monde en matière d’hydroélectricité.
Le projet consistait à construire une fonderie d’aluminium sur la côte atlantique, qui aurait reçu son électricité de ce barrage tout en constituant un client régulier pour son financement. Le surplus aurait été fourni au réseau électrique congolais.
Avec le départ de cet investisseur privé, la coopération avec les pays de la région, à commencer par l’Afrique du Sud, revient au-devant de la scène dans la saga interminable des projets de développement d’Inga.
Aujourd’hui, avec le retrait de BHP Billiton, c’est encore vers un membre de la SADC que part l’initiative d’accompagner l’Etat congolais dans le projet Inga 3.
A en croire Africa mining intelligence qui l’annonce sur son site Internet, l’Afrique du Sud serait prête à venir au secours de l’Etat congolais pour développer Inga 3. En déficit de l’énergie électrique, Pretoria se verrait bien de s’associer dans ce vaste. Pourvu cependant que l’Etat congolais ne se rétracte pas en dernière minute comme ce fut le cas avec Westcor.
Le dossier Inga 3 avait figuré en très bonne place en novembre dernier lors du déplacement en RDC du président sud-africain, Jacob Zuma, dans le cadre de la commission mixte RDC-Afrique du Sud.
A l’occasion, le président Zuma avait présidé avec son homologue congolais Joseph Kabila la signature d’un protocole d’accord pour le projet Grand Inga, qui – s’il est achevé – doit avoir une capacité de quelque 40.000 mégawatts.
Cette capacité est presque équivalente à la production d’électricité actuelle de toute l’Afrique du Sud, qui est de loin la plus importante dans la région.
«Cela permettra d’améliorer l’accès à une énergie propre et efficace à travers le continent (africain) et de contribuer de manière significative à (la mise en oeuvre d’une économie produisant peu d’émissions carbonées et au développement économique», avait noté la présidence sud-africaine dans un communiqué d’annonce de cet accord.
En principe, cet accord devait ouvrir la voie à des pourparlers devant déboucher sur la signature d’un traité entre les deux pays dans les 6 mois pour sceller l’accord d’association dans la construction d’Inga 3.
Entre-temps, le même accord prévoyait aussi que le groupe sud-africain d’électricité Eskom et son homologue congolais SNEL s’entendent pour l’exécution du projet.
En effet, depuis un temps, la RDC peine à trouver la bonne combinaison pour relancer le complexe d’Inga (deux ouvrages construits sous le président Mobutu qui fonctionnent à capacité réduite, faute d’une maintenance adéquate, depuis une dizaine d’années)-, mais la croissance des besoins en énergie de la région a rendu le projet plus urgent.
Les installations actuelles du complexe d’Inga devront être réhabilitées et de nouvelles centrales construites pour profiter de la puissance des rapides d’Inga. Des études ont montré que le complexe d’Inga devrait produire de l’électricité pour toute l’Afrique australe.