Qu’il aille à La Haye?
Le général déchu, Bosco Ntaganda, a demandé, depuis l’ambassade des États-unienne au Rwanda où il s’est rendu de lui-même, son transfert à la Cour pénale internationale (CPI). Selon la porte-parole du département d’État américain, Victoria Nuland, Washington a pris contact avec la Cour et le gouvernement rwandais pour faciliter ce transfert.
Le général déchu Bosco Ntaganda fait l’objet de deux mandats d’arrêts de la CPI depuis 2006. Il est poursuivi pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. La CPI parle notamment de l’enrôlement des enfants-soldats et des viols commis en Ituri (Province orientale) et au Kvu au début de l’année 2000.
Bosco Ntaganda: de l’armée à la rébellion
Bosco Ntaganda est un ancien membre du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ce mouvement était alors dirigé par Laurent Nkunda qui a combattu par les armes, le régime de Joseph Kabila, une année après l’organisation des élections en RDC qu’il a remportées en 2006.
C’est pendant cette rébellion que Bosco Ntaganda s’autoproclame général. En janvier 2009, Laurent Nkunda est arrêté par le Rwanda. Bosco Ntaganda lui succède en janvier 2009. Son mouvement signe un accord avec le gouvernement de Kinshasa le 23 mars 2009.
Cet accord prévoyait notamment la reconnaissance des grades des militaires du CNDP et la transformation de ce mouvement rebelle en parti politique. C’est dans cette logique que Bosco Ntaganda sera réintégré dans l’armée congolaise. Il sera même promu général par Kinshasa.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI, Bosco Ntanganda va se réfugier dans le Nord-Kivu. Une accalmie est alors observée dans la province.
Trois ans après, soit en mai 2012, des officiers congolais proches à Bosco Ntaganda forment un nouveau mouvement dénommé « Mouvement du 23 mars (M23) ». Ils réclamaient l’application de l’accord du 23 mars 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais.
Ce mouvement est dirigé par Sultani Makenga sur le plan militaire et Jean-Marie Runiga sur le plan politique. Mais Bosco Natganda a toujours nié son appartenance à ce groupe rebelle.
Six mois après sa création, le M23 prend le contrôle de Goma en novembre 2012. Il demande des négociations directes avec Kinshasa. Ce qu’il obtiendra en décembre de la même année, en contre-partie de son retrait de Goma.
Les pourparlers entre le M23 et Kinshasa continuent jusqu’à ce jour. Le mouvement éclate en deux factions le 28 février : l’une conduite par Makenga et l’autre fidèle à Bosco Ntaganda dirigée par Runiga. Les tensions entre ces deux camps n’ont pas permis de signer un accord.
Ces deux factions vont s’affronter deux semaines durant. Le camp Sultani Makenga va finalement mettre en déroute vendredi 15 mars Jean-Marie Runiga et ses soldats de Kibumba, dont Bosco Ntaganda. Ils vont tous se réfugier au Rwanda.
Bosco Ntaganda va finalement se décider de se rendre à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali et demande de son gré, d’être transféré à la Haye.