M23 en croix?
L’assaut final effectué par les Forces Armées de la RD Congo (FARDC), aidées par la Monusco, a permis de chasser le M23 jusque dans ses derniers retranchements. Acculés de tout bord, à Bunagana, leur dernier bastion, les rebelles sont allés se réfugiés dans les collines de l’Ouganda et du Rwanda. Une situation qui les contraint à la table des négociations.
Pourchassés par les FARDC et la MONUSCO, les rebelles du M23 fuient les dernières villes qu’ils occupaient pour aller se réfugier dans les collines ougandaises et rwandaises
Le M23 est véritablement en débandade. Sur le front de l’Est, plus rien ne résiste à la force de frappe des Forces armées de la RDC. Pris en étau de toutes parts, le M23 vient de perdre ce qu’il comptait comme dernière base arrière, Bunagana, à la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda. La roue de l’histoire ayant changé de sens, le M23 n’a plus qu’une seule et unique issue : disparaître.
Des sources concordantes, dont radio Okapi, rapportent que les FARDC ont pris le contrôle de Bunagana ce mercredi 30 octobre en début d’après-midi. Des témoins assurent que les FARDC ont conquis cette cité sans réelle opposition des rebelles du M23 qui l’occupaient depuis une année. Bunagana, située à la frontière ougandaise, était considérée comme le fief politique de la rébellion. L’armée congolaise a du reste confirmé la reprise de cette cité sur son compte twitter, précise radio Okapi sur son site Internet.
Dans la matinée, des sources dans la région indiquaient que le gros des troupes de la rébellion ainsi que les cadres politico-militaires du mouvement rebelle, n’étaient plus visibles à Bunagana.
Les mêmes sources affirmaient que les rebelles avaient pris position dans les collines de Chanzu, Mbuzi et Runyonyi. Plusieurs sources font état d’un mouvement de déplacement des habitants de Bunagana, Runyonyi et Nyarubare vers des localités contrôlées par l’armée congolaise. Ces déplacés disent fuir une imminente offensive des militaires contre ces positions tenues par des rebelles du M23. Depuis le mardi 29 octobre, indiquent ces sources, la cité de Bunagana, située à la frontière avec l’Ouganda, se vide peu à peu de ses habitants. Certains ont trouvé refuge dans la cité ougandaise de Kisoro.
Des civils appartenant au M23 auraient également pris la même destination. A en croire des sources dans la région, le gros des troupes de la rébellion ainsi que les cadres politico-militaires du mouvement rebelle, ne sont plus visibles à Bunagana. Une dizaine de rebelles en civil seraient encore présents dans la cité.
Les mêmes sources indiquent que les rebelles ont pris position dans les collines de Chanzu, Mbuzi et Runyonyi. Des sources à Runyonyi et Nyarubare signalent également un déplacement des habitants de ces deux localités depuis mardi. Ces populations arrivent progressivement à Tchengerero, Rubare et Rutshuru-centre, cités récemment reconquises par l’armée congolaise. Ces mouvements de populations sont signalés alors que l’imminence d’une offensive des FARDC contre le M23 se précise.
Un porte-parole de l’armée congolaise cité par l’AFP a fait état ce mercredi 30 octobre dans la matinée d’un mouvement des blindés dans la province du Nord-Kivu en vue d’une offensive contre les rebelles du M23 retranchés sur les hauteurs près de la frontière ougandaise. « Pour l’instant, il y a des chars de combat qui font mouvement vers Rutshuru » à partir de la base de Rumangabo, a déclaré à la même source le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo au Nord-Kivu, colonel Olivier Hamuli.
Selon un commandant des FARDC, « beaucoup » de chars de combat venus du nord étaient déjà rassemblés mardi soir aux abords de Rutshuru. Le même soir, un journaliste de l’AFP avait vu plusieurs véhicules de transport de troupes faire route vers le Nord depuis Goma.