Chrétien n’est pas… crétin!
Les musiciens chrétiens congolais ont tenu leur assemblée générale élective, en début mars, chez Papa Sola. Elle intervenait après celle qui s’est tenue au dernier trimestre de l’année 2012 et s’est terminée en queue de poisson. A cette occasion, les chantres du Seigneur n’ont pas honoré leur classe. Au contraire, ils se sont illustrés par une bassesse et des actes de barbarie propres aux «kuluna».
Jamais un citronnier ne peut donner des bananes, ni un avocatier des mangues. La situation qui a prévalu lors de la dernière assemblée générale élective a terni et entaché profondément l’image des musiciens chrétiens. Les écarts de langage et surtout les injures à peine voilées de certains d’entre eux remettent en cause leurs qualités morales intrinsèques. Il y a lieu de se demander s’ils sont des vrais serviteurs de Dieu, des vrais chantres du Seigneur ou des kuluna du Seigneur. Au cours de cette triste assemblée générale, les musiciens dits chrétiens ont montré à la face du monde leurs vraies faces. En quête du pouvoir, ils n’hésitent pas un seul instant à trahir leur Maître.
Copie conforme de la musique dite «mondaine», la musique chrétienne n’a plus de chrétien que le nom. Elle se chante, se joue et se danse comme le «ndombolo», le «techno malewa», le «mpunda», ou encore le «mokongo ya koba», le «reggae», le «coupé décalé» …Certains d’entre eux recourent souvent aux instruments des orchestres profanes, notamment ceux de « Zaïko Nkolo Mboka », qu’ils ne cessent de vilipender. D’autres bénéficient des services des solistes, bassistes et arrangeurs « mondains ».
Il suffit de suivre attentivement certains tubes pour s’en rendre compte ou encore déceler le plagiat. A l’exception du nom de Jésus-Christ que l’on balance à la manière des « atalaku », entendez animateurs, la plupart des concerts des musiciens chrétiens, surtout des Eglises de réveil, ne diffèrent en rien de ceux des stars « profanes » congolaises. L’on chante et danse comme les mondains. Parfois même pire qu’eux, car certaines danses décriées sont souvent exhibées sous forme de musique instrumentale.
Les clips ne sont pas en reste. Ils sont conçus et montés sur le modèle des stars congolaises et internationales de la chanson. Notamment : Antoine Koffi Olomide, Papa Wemba, Félix Wazekwa, de J-B Mpiana, Noël Ngiama Werrason, Fally Ipupa, Yvonne Chaka Chaka, Lucky Dube …Les voitures, les hôtels, les flats, les piscines et bien d’autres places publiques sont mis à contribution.
Quant à la sape et au luxe, il n’y a pas de frontières, pas de couleur, pas de ligne de démarcation entre les stars de la musique profane et leurs collègues de la musique religieuse. Elles fréquentent les mêmes couturiers, les mêmes stylistes, les mêmes maisons d’habillement et sont très fières d’exhiber leurs griffes lors de leurs productions scéniques. Elles fréquentent également les mêmes sociétés de fabrication des voitures de luxe, les mêmes architectes pour la construction des villas…
Dans l’un de ses tubes très prisés des Kinois, le frère Patrice Ngoy Munsoko n’a pas eu tort de chanter: «J’ai cherché le monde et je l’ai trouvé dans l’Eglise… J’ai cherché l’Eglise, je l’ai trouvée dans le monde».
La musique chrétienne n’a pas hérité de celle du monde que les chansons, la danse et l’accoutrement. Elle a également copié une multitude d’anti-valeurs notamment: l’arrogance, les divisions, l’empoisonnement et le concubinage. Tous les indicateurs sont au rouge.
En plus de l’arrogance et du manque de respect envers les aînés dans la profession, la musique chrétienne est en proie à des divisions internes. A la base, la mauvaise gouvernance, mieux l’opacité dans la gestion financière des recettes générées par les groupes.
Autre gangrène: l’empoisonnement. Le démon de l’empoisonnement a infiltré profondément cette profession jusqu’à s’ériger en «modus vivendi» pour ces compatriotes ayant choisi de servir le Seigneur par la chanson. Le Frère Alain Moloto en connaît quelque chose, pour avoir beaucoup souffert dans sa chair. Et le « Groupe Adorons l’Eternel » (GAEL) a failli être décapité, n’eût été l’intervention divine à travers l’un de ses serviteurs.
Outre l’empoisonnement, la musique chrétienne est rongée par le phénomène «Concubinage». Comme la chèvre ne broute qu’à la longueur de la corde à laquelle elle est attachée, certains patrons et autres responsables des orchestres chrétiens courent avec leurs chanteuses ou danseuses. Et chaque groupe a son scandale connu de tous ses membres, voire même de ses fans.
Conséquences: certaines chanteuses vivent en chiennes et chattes se disputant telle ou telle autre star. De leur côté, beaucoup de patrons des orchestres chrétiens ont déjà divorcé, d’autres vivent en séparation de corps, d’autres encore connaissent des sérieux problèmes dans leurs foyers. D’autres, enfin, ont dû changer d’Eglise à cause de l’opprobre.
Pour leur part, les musiciens chrétiens ont le don sacré de composer des cantiques ou des chansons et/ou de les chanter pour la gloire du Seigneur. Raison pour laquelle ils sont appelés des chantres du Seigneur.
Curieusement, nous assistons ces dernières années à un blasphème, à savoir, l’imposition des mains par certains musiciens chrétiens lors des productions scéniques ou concerts. Profitant de l’ignorance de leurs fans et sympathisants, ils se permettent de leurs imposer, faisant même tomber certains esprits faibles. Quel sacrilège! Quel blasphème! Chez les catholiques, l’imposteur sera très sévèrement sanctionné.
Mais, pourquoi ne le font-ils pas lors des campagnes d’évangélisation organisées par les Eglises de réveil de la ville de Kinshasa ou encore par les Studios Sango Malamu? C’est qu’il s’agit d’une véritable escroquerie spirituelle!
«Au-delà des tribulations, des vicissitudes, des tempêtes, des perversions , de l’immoralité, de la haine, des guerres, de la pauvreté, du désespoir, nous devons nous accrocher à la parole de Dieu», exhortation du chantre du Seigneur, Patrice Ngoy Musoko à ses collègues.