Paix au Congo!
Les pourparlers entre le Gouvernement congolais et le Mouvement rebelle du 23 mars (M23) ont débuté à Munyonyo en Ouganda sous un climat de tension.
Dans son discours d’ouverture, le mouvement rebelle a estimé que le gouvernement de Kinshasa bloque le processus de retour de la paix dans l’Est de la RDC et s’illustre par des massacres des opposants, des civils et des militaires issus d’anciens groupes armés.
Ces accises ont débuté sur un ton de convivialité. Dans son mot de circonstance, Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense, facilitateur délégué de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL) a défini les règles du jeu qui doivent conduire les discussions.
Prenant à son tour la parole, le ministre congolais Raymond Tshibanda et principal négociateur de la partie congolaise a démontré l’ouverture et la disponibilité du gouvernement à un dialogue constructif.
C’est à l’issue du discours du M23 que la tension a été perceptible dans le chef des deux parties. François Rucogoza, secrétaire exécutif du mouvement rebelle et ancien ministre provincial de la Justice du Nord-Kivu, a condamné le gouvernement congolais concernant la gestion de la crise de l’Est, déclarant que le gouvernement congolais entretient des groupes armés pour la déstabilisation de ses voisins citant notamment le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
«Notre pays abrite le FNL [Front national de libération] contre le gouvernement du Burundi, les FDLR [Forces démocratiques pour la libération du Rwanda] pour contre le gouvernement du Rwanda les ADF Nalu et les LRA [Armée de résistance du Seigneur] contre la paix et la prospérité de l’Ouganda», a-t-il indiqué.
François Rucogoza, qui estime que ces groupes armés étrangers constituent des menaces permanentes contre les populations de l’Est de la RDC, a aussi révélé le massacre des 46 anciens militaires de l’ex-Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) à Dungu en province Orientale. Il a regretté que l’officier militaire qu’il croit être le commanditaire de ces assassinats ait été promu après son forfait.
De son côté, la partie gouvernementale a jugés ces propos de «peu courtois et teinté de beaucoup de contre-vérités» par la délégation congolaise. Raymond Tshibanda, visiblement fâché, a sollicité du facilitateur la réplique «devant le mêmes médias lundi 10 décembre pour déballer le M23» avant de continuer toute discussion.
Le secrétaire général du FONUS (Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité), Emeru Okundji, a rejeté les pourparlers de Kampala, estimant que la médiation du président ougandais Museveni n’apportera rien aux parties présentes à Munyonyo, en Ouganda.
«Aller chez lui [Yoweri Museveni, président de l’Ouganda] serait cautionné la balkanisation de la RDC. L’opposition a catégoriquement refusé d’aller à Kampala pour cautionner la balkanisation du Congo», a-t-il déclaré, affirmant que des opposants qui sont à Kampala sont des opposants de la majorité.