Etienne Tshisekedi dispute le fauteuil présidentiel à Joseph Kabila.
Le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, qui se considère comme le vainqueur de la dernière présidentielle, fait monter la pression, dans son premier discours tenu, dimanche 18 décembre 2011, deux jours après la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême. Cela se passait chez lui, dans son quartier de Limete à Kinshasa. Et la réponse de la majorité présidentielle ne s’est pas faite attendre.
D’entrée de jeu, le directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi met dans l’ambiance: «Bienvenue à la présidence de la République Démocratique du Congo», dit-il. Cela se passe sous un abri dans le jardin de la petite maison du leader d’opposition.
Hymne national, suivi d’une adresse à la Nation. «Congolaises, Congolais!», coiffé de son éternelle casquette, Etienne Tshisekedi n’appelle pas à manifester, il appelle au calme et à la sérénité, «parce que quelqu’un qui est vainqueur ne s’agite pas, il reste serein », dit-il.
Puis il pousse le bouchon très loin. Devant l’assistance médusée, il demande l’arrestation de Joseph Kabila. Il a ensuite appelé l’armée et la police à se placer «sous l’autorité légitime», annonçant qu’il prêtera serment vendredi 23, devant le peuple au stade des martyrs.
Après cette déclaration, le camp présidentiel a réagi. «C’est une nième scène de la vaste blague d’Etienne Tshisekedi qui a commencé dans les années 90» dit le secrétaire général de la majorité Aubin Minaku. Cependant, devant les appels à la désobéissance civile, il demande que l’Etat exerce sa puissance contre Tshisekedi.
Dans le concert de réactions après l’annonce de l’élection de Joseph Kabila, une voix différente s’est faite entendre, celle d’Oscar Kashala. Il avait été candidat en 2006 et cette année en 2011. Dans une allocution prononcée dimanche, il déclare tenir à la tradition républicaine qui veut que les perdants admettent élégamment leur défaite. Oscar Kashala «félicite Joseph Kabila pour sa réelection et lui souhaite plein succès dans son nouveau mandat».